historique
|
Un barrage doté de moulins existe vraisemblablement sur le Lot à peu de distance du confluent avec la Garonne depuis le Moyen Age. Le dispositif est complété par une écluse, établie rive droite vers la fin du 16e siècle d'après un mémoire de l'intendant Bazin de Bezons. L'ensemble moulin, "payssière et passelis" est reconstruit au début du 17e siècle, Madame de Montpezat demandant en 1603 à la ville 4000 manoeuvres pour ces travaux. En 1696, l'ingénieur Ferry, chargé de diriger les ouvrages des Généralités de Bordeaux et Montauban, la décrit "depuis longtemps fort en désordre". Il préconise d'importantes réparations mais les travaux, repoussés par le duc d'Aiguillon, ne sont pas exécutés. Si le barrage est refait à neuf et rehaussée en 1753-1755, travaux commandités par le duc d'Aiguillon, c'est plus afin d'assurer aux moulins dont il est propriétaire une hauteur d'eau suffisante, que pour faciliter la navigation : entre 1666 et 1786, les installations liées à la meunerie sont entièrement renouvelées, le nombre de meules passant de 5 à 21 paires. Au 19e siècle, le bief d'embouchure est à l'état d'abandon, les bateaux devant parfois attendre une montée des eaux à Pélagat pour passer en Garonne. Alors que le trafic décline régulièrement dans la haute vallée, la navigation se maintient dans le Lot inférieur, en dépit du bief difficilement praticable. Un guide-eau à la sortie de l'écluse est construit en 1841. Suite aux plaintes de nombreux commerçants, principalement du négociant Boudet de Castelmoron, le Conseil général demande en 1876 l'aménagement d'un canal de dérivation. L'écluse d'Aiguillon est ainsi reconstruite en 1879, sous la conduite de l'ingénieur Cosserat, et le "bras de Nicole" aménagé comme chenal vers la Garonne, doté d'une écluse de garde en amont construite en 1884-1886. Le tarissement des productions de l'arrière-pays et la disparition du transport de passagers après la première Guerre mondiale aboutissent au déclassement du Lot comme voie navigable en 1926. Le programme de remise en navigation des cours d'eau du département menée par le Conseil général a permis la restauration et à la remise en service de l'écluse d'Aiguillon en 1999.
|