historique
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"De l'autre côté du champ de courses est le vieux Deauville, village rustique que son éloignement de la plage a préservé de tout changement" (Dimier, L. Gobillot, R. "Guide artistique et pittoresque des Pays de la Basse-Normandie", 1911, p. 230). Le bourg de Deauville s’était développé sur le versant nord-ouest du mont Canisy, en retrait du rivage. L'habitat s'y concentrait aux abords des voies de communication (chemins vicinaux de Saint-Laurent et de Deauville à Tourgéville) et à proximité de l'église Saint-Laurent, érigée au 11e siècle. En 1792, la paroisse de Deauville est rattachée à celle de Bénerville. L'église Saint-Laurent, alors abandonnée au profit de l'église Saint-Christophe, est laissée à l’abandon. En 1874, les actes de catholicité constatant "le mauvais état du pignon de la muraille du bas de la nef, du clocher qui porte icelle, du plafond de la vieille nef qui sont en très mauvais état de réparation ; pourquoi on a été obligé de dépendre la cloche pour éviter les accidents fâcheux qui auraient pu arriver", quelques travaux de consolidation sont réalisés. Après la vente des marais en 1859, le bourg ancien est relié à la ville nouvelle par le prolongement des chemins vicinaux encadrant l’église Saint-Augustin, érigée en 1864 à la faveur de la création de la station. Le produit de la vente des marais permet à la municipalité d'engager des travaux d'amélioration de la voirie afin de faciliter l'accès au coteau. En 1861, Desle-François Breney, auteur du plan d’urbanisme du nouveau Deauville, est élu maire de la commune. Les services municipaux sont transférés au cœur de la nouvelle cité où est également élevée l’école communale. La station se développe en rupture totale avec le bourg historique, ignoré par les estivants bien que les guides touristiques de la seconde moitié du 19e siècle vantent le panorama qui s'offrait depuis les hauteurs du coteau. Le recensement de 1865 dénombre 113 habitants sur le coteau (chiffre à peu près identique à celui du début du siècle) et 900 dans la nouvelle cité. En 1907, une maison de villégiature (protégée au titre des Monuments historiques le 29 octobre 1975) est construite au pied du coteau par l’architecte caennais Georges Pichereau pour le baron Henri de Rothschild, à l’emplacement de la Ferme du Coteau, propriété de la famille de Gustave Flaubert. La même année, le Château Bel-Abri est édifié par l’architecte deauvillais Marcel Madeline pour le baron O. Bouwens Van der Boijen, non loin de la villa de Rothschild. La proximité de l’hippodrome de la Touques semble avoir motivé leur implantation. Dans les années 1920, le coteau connaît un regain de faveur auprès des estivants, grâce notamment à l'automobile et à la construction, en 1928, de l’Hôtel du Golf sur les hauteurs de la commune de Saint-Arnoult. En 1927, la villa La Belle normande est construite chemin des Belles Vues par l'architecte Eugène Lecompte pour Lafond. A la même période, un ensemble de quatre villas est édifié sur un terrain situé entre le cimetière et la chapelle Saint-Laurent par la Compagnie Pharos à Paris. A partir des années 1970, les terrains à lotir dans la station se raréfiant, les promoteurs se tournent vers le coteau où sont construits de nombreux lotissements, composés principalement d’immeubles résidentiels.
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