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Réponse n° 179

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site réseau d'adduction des eaux
localisation Guadeloupe ; Basse-Terre
aire d'étude Basse-Terre (commune)
dénomination réseau d'adduction des eaux
parties étudiées pont aqueduc
parties non étudiées fontaine
partie(s) étudiée(s)
époque de construction 1ère moitié 18e siècle ; 2e moitié 18e siècle ; 1ère moitié 19e siècle ; 2e moitié 19e siècle
auteur(s) maître d'oeuvre inconnu
historique L'abondance en eau douce a été un des atouts majeurs du site de Basse-Terre. La forte déclivité du relief a permis la mise en place d'un système de circulation de l'eau par simple gravitation et, très tôt, un approvisionnement relativement performant a été possible pour l'ensemble de la population. Ce sont certainement les religieux qui les premiers ont mis en place des aqueducs pour alimenter leurs propriétés. Au Carmel, les jésuites, les carmes et les frères de la Charité ont utilisé la ravine l'Espérance alors qu'à Saint-François, les capucins ont capté la rivière aux Herbes. Dès 1742, des contrats enregistrent des cessions d'eau entre des particuliers et ces religieux. La ville est quadrillée par un réseau complexe de canaux approvisionnant l'ensemble des établissements militaires, publics et religieux ainsi que quelques particuliers. Le plan de 1787 donne un relevé complet des circuits d'eau dans la ville. Les canaux sont en général creusés directement dans la terre. Les tuyaux, d'abord en plomb, ont été peu à peu remplacés par de la fonte, à partir des années 1850. Le quartier du Carmel est traversé par la ravine l'Espérance qui est essentiellement alimentée par le canal Dugommier (récupérant les eaux de la rivière des Bains Jaunes et de la rivière Dugommier) ; elle est captée en 5 points différents au sein de l'agglomération. À Saint-François, en 1788, un barrage en pierre et terre recueille l'eau de la rivière aux Herbes dans un canal courant le long de la berge. Il enjambe la ravine Du Lion par un pont-aqueduc. Certains des canaux des habitations-sucreries, implantées autour de Basse-Terre, achèvent leur course en ville, comme le canal Le Pelletier, qui a longtemps coupé le cours Nolivos pour se jeter dans la mer. La rue du Sable (Maurice-Marie-Claire) est alimentée par un réservoir situé à son sommet, recevant l'eau de l'habitation Belost. Après avoir desservi les bâtiments officiels, ces adductions alimentent les fontaines publiques et privées. A Saint-François, en 1788, il y a 3 fontaines, une à proximité de l'église, en contrebas du couvent, une seconde à l'extrémité sud du cours et la fontaine à Billau, rue de Corsaires. Une fontaine marine se trouve au bout de la cale de la Fontaine-Marine (Barbès) pour approvisionner les navires. En 1820, Félix Longin rapporte qu'ils y avaient 2 fontaines pyramidales aux extrémités de la promenade du cours Nolivos. Le quartier du Carmel possède peu de fontaines publiques. A partir de 1780, le champ d'Arbaud est orné d'une fontaine. Le mur d'entrée de l'hôpital militaire, construit après 1825, est agrémenté de 2 bassins semi-circulaires ; dans son rapport en 1788, Mallet notait déjà un projet de fontaine à cet emplacement. L'entretien et l'amélioration de la distribution ont été des préoccupations constantes des municipalités comme le montrent les nombreuses délibérations du conseil municipal portant sur ces questions. Cependant, les données sont lacunaires en raison de la perte de la plupart des registres. En 1838, une fontaine est installée rue Peynier, alimentée par le réservoir du haut de la rue du Sable. Lorsqu'en 1842, Édouard Négré, munitionnaire des troupes et de l'hôpital en pain et en biscuit, obtient la jouissance de la source de l'ancien presbytère du Mont Carmel, il propose d'édifier une fontaine rue Saint-Ignace car il n'existe pas de point d'eau dans cette zone et c'est la seule eau potable du quartier. De nombreux particuliers disposent de droit d'eau. Nous ne connaissons pas à Basse-Terre les modalités d'attribution des concessions ni les tarifs de la redevance. Certains particuliers bénéficient des canaux une fois les officiels servis. Dans de nombreuses ventes, ces droits d'eaux sont soigneusement spécifiés. Le débit des prises d'eau est réglé par des pierres percées. Les mentions de puits sont rares, celles de citernes aussi, de plus elles sont tardives. Le problème majeur de ce type d'installation est l'absence d'égouts et de circuits réellement séparés entre les eaux propres et les eaux usées. L'arpenteur Mallet, dans un rapport de 1788, note que l'eau de la ravine l'Espérance est très sale. Il dénonce la mauvaise répartition de l'eau. Elle manque parfois au centre ville alors qu'aux abords de l'agglomération, elle sert à arroser les jardins. Alors qu'au XVIIIe siècle, le système de distribution en eau apparaît assez performant si on le compare à la situation des villes européennes, au XIXe siècle, la situation ne semble pas avoir beaucoup évolué, en dépit des ravages des fièvres et des épidémies. En 1858, le réseau du quartier Saint-François est mal entretenu et la propreté des eaux de la rivière aux Herbes laisse toujours à désirer. On se propose de capter d'autres cours d'eau. Il faut, cependant, attendre 1873 pour que la municipalité se lance dans des travaux afin que la partie haute de la ville côté Champ-Arbaud dispose régulièrement d'eau et que le captage de la rivière aux Herbes reçoive un complément d'alimentation. Une nouvelle conduite établie en 1873 prend sa source aux ravines Roche et Malanga (massif de la Soufrière, affluents de la rivière des Pères). La ville entreprend alors des travaux importants et coûteux : construction de barrages en maçonnerie, en particulier sur la ravine Malanga, d'une passerelle en tôle supportant la tuyauterie au-dessus de la rivière Noire pour atteindre le canal Roche, pose de canalisations en fonte. Après avoir été stockée dans un réservoir construit à Guillard, l'eau est distribuée, soit à Saint-François au réservoir de Petite-Guinée soit à celui du Champ d'Arbaud. La ville effectue deux emprunts pour réaliser ces travaux, évalués à 200 000 F. Le barrage de la ravine Malanga est en mauvais état dès 1878. En 1892, seule la conduite Roche, alimentée par les infiltrations du canal Le Pelletier, fonctionne encore car le barrage de Malanga s'est comblé faute d'entretien. En 1935, l'eau provient toujours des ravines Malanga et Roche, mais les débits ne sont pas suffisants pour maintenir le réseau en charge toute la journée. La rivière aux Herbes est inutilisable pour la boisson. Le système est conservé sans grande modification jusqu'aux années 1950, en dehors des travaux d'entretien. Le captage de la rivière aux Herbes est détruit par la crue du 20 septembre 1949. Le syndicat intercommunal, fondé en décembre 1949, afferme la gestion de l'eau à la SOCEA Balency en 1954, puis la distribution est mise en régie en 1960. L'eau alimentant Basse-Terre est actuellement toujours captée à la rivière Noire, via le canal Le Pelletier, vraisemblablement creusé au XVIIIe siècle, et à la ravine Malanga.
état vestiges
propriété propriété de la commune
type d'étude inventaire topographique
rédacteur(s) Desmoulins Marie-Emmanuelle
référence IA97101037
  © Inventaire général ; © commune de Basse-Terre
enquête 2005
date versement 2009/09/17
date mise à jour 2009/09/23
crédits photo Centre des archives de l'Outremer (reproduction) - © centre des Archives de l'Outremer
 
service producteur Conseil régional de Guadeloupe - Service chargé de l'Inventaire
22, rue Perrinon 97100 Basse-Terre - 05.90.41.14.49
 
Protection des droits des auteurs de la base Mérimée, des notices et des images :
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Requête ((Guadeloupe) :LOCA )
Relations Synonymes=1 Spécifiques=9 Génériques=0