historique
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Jusqu’au milieu du 20e siècle, le territoire qui constitue aujourd’hui le quartier de Schiltigheim Ouest présente un aspect essentiellement rural. Il est alors occupé pour sa majeure partie par des champs, traversés du nord au sud par la route de Brumath (actuelle route du Général-de-Gaulle) et du nord-ouest au sud-est par le Mundolsheimerpfadweg, chemin vicinal reliant l’ancien village d’Adelshoffen aux villages de Mundolsheim et de Niederhausbergen. Toutefois, dès le début du 20e siècle, les signes d’une amorce d’urbanisation sont sensibles. Quelques maisons, dont les plus anciennes semblent remonter au seuil du 20e siècle, s’implantent le long de la route de Brumath, sans doute en raison du rôle structurant que joue cet axe à l’échelle de l’agglomération strasbourgeoise (cf. IA IA67016218). Les autres installations attestées à cette époque sont typiques des espaces sis en marge des zones agglomérées : tuileries (en bordure de la route de Brumath en limite nord du territoire communal, cf. dossier IA67016296), cimetière (inauguré en 1913, cf. IA67018038), château d’eau au nord du territoire communal, le long de la gare de triage (construit vers 1905 détruit lors de l’aménagement de l’autoroute). Dès le début du 20e siècle, le territoire fait l’objet d’un projet d’urbanisation. Les plans d’extensions approuvés en 1915 y prévoient l’aménagement d’un réseau viaire orthonormé dont le tracé respecte partiellement le parcellaire rural en lanières et le tracé des chemins ruraux. La Bauordnung (règlement d’urbanisme) de 1922 divise le quartier en deux zones en distinguant au nord une zone industrielle et au sud un espace résidentiel. Les premiers travaux d’aménagement sont effectués dès l’entre-deux-guerres : la rue de Westhoffen est lotie (cf. IA67016137), un premier tronçon de la rue de Sélestat est aménagé, vraisemblablement par André Walzer, et la rue d’Erstein est percée avant 1952. C’est sur le côté nord de cet axe que seront implantés les baraquements provisoires du Ministère de la Reconstruction et du Logement au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Le troisième quart du 20e siècle apparaît comme la véritable période d’urbanisation de ce secteur. Celle-ci se fait dans le cadre du plan d’aménagement dressé par Calsat pour la ville de Schiltigheim qui prévoit l’extension de l’agglomération sur le côté ouest de son territoire, augmentant ainsi de près d’un tiers l’espace urbanisé de la commune. Les opérations d’aménagement urbain qui y sont menées se font à différentes échelles : des « lotissements en rues » dans la continuité des opérations antérieures (lotissement de la rue de la Paix (2), IA67016149), jusqu’aux grands projets qui rompent avec le parcellaire préexistant et le bâti environnant (secteur urbain concerté dit Quartier des Maréchaux, IA67016207, cité des Ecrivains, IA67016274). Bien que ces projets marquent une rupture avec les prescriptions de la Bauordnung de 1922, on retrouve une partition très nette entre la partie sud du quartier, où prédominent les espaces résidentiels, et la partie au nord de l’axe formé par la rue de la Deuxième-Division-Blindée et la rue d’Erstein, à vocation plus mixte.
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