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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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présentation de la commune de Saint-Pierre
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localisation
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Martinique ; Saint-Pierre
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aire d'étude
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Martinique nord
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époque de construction
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2e quart 17e siècle
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année
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1635
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historique
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S'agissant de l'évolution de Saint-Pierre, Serge Veuve écrit : Saint-Pierre s'est constituée au 17e siècle à l'abri de modestes fortifications, sous la conduite spirituelle des jésuites et des dominicains, avec le support d'une agriculture que l'on s'est employé à développer : tabac, coton, indigo, cacao, café, et surtout, la canne à sucre qui deviendra progressivement, à partir de 1650, la culture dominante. La forte demande en sucre entraîne un accroissement de la surface des terres cultivées et la présence d'une main-d'oeuvre de plus en plus importante. C'est dans ce contexte que la solution esclavagiste s'impose et devient, jusqu'à son abolition en 1848, la base du système social de l'île. Les habitations sucrières et non sucrières, propriétés agricoles de dimensions variables et à main-d'œuvre servile, qui occupent le sol jusqu'au contact des bourgs, vont ainsi se multiplier. L'accroissement de la production entraîne de fait celui des exportations, et Saint-Pierre devient le premier port de la Caraïbe. L'extraordinaire développement de la cité au 18e siècle reproduit la courbe ascendante du commerce. Mais, toute entière tournée vers ce commerce qui contribuait à sa richesse, la cité n'aurait-elle pas quelque peu négligé son aspect ? Citons à ce propos le commentaire d'un journaliste pierrotin qui écrit en 1855 : "Bâti par des commerçants, Saint-Pierre s'étant agrandi à mesure que leurs modestes fortunes s'accroissaient se ressent du manque de goût qui présida à sa naissance et à ses premiers développements ; on ne saurait donc y trouver ce cachet artistique de l'ingénieur qui, dans des contrées depuis longtemps civilisées et sous l'influence d'un gouvernement éclairé, choisit une situation favorable et y trace le plan d'une cité avant d'en poser la première pierre" (Le Moniteur de la Martinique : 16 décembre 1855). Ce constat mitigé aurait plus été justifié un siècle auparavant, car à partir du milieu du 18e siècle, la ville tente d'améliorer son image en se dotant d'une architecture de pierre de qualité qui va peu à peu construire de beaux bâtiments témoignant d'un élargissement des centres d'intérêts : hôpital, théâtre, jardin des plantes, maisons privées, places publiques. L'effort le plus remarquable est sans doute celui des ingénieurs hydrauliciens qui amènent l'eau dans toutes les rues de la ville, dans toutes les maisons, installent de nombreuses fontaines qui apportent fraîcheur et salubrité et le système sera sans cesse amélioré jusqu'en 1902. Au cours du 19e siècle, les constructions militaires du bord de mer s'effacent, signe de temps plus sûrs, mais le dispositif militaire, en devenant plus discret, reste néanmoins très présent. Le littoral est ainsi tout entier dévolu au commerce et aux activités portuaires. Des quartiers plus résidentiels se mettent en place avec la "Nouvelle Cité" du quartier du Fort et le développement des faubourgs des Trois-Ponts sur la route de Morne-Rouge, et de Fond Corré à la sortie, vers le Prêcheur. Le secteur de la santé est en plein essor avec la création de la maison coloniale de la santé, l'achèvement de l'hôpital militaire et l'hospice civil. L'abolition de l'esclavage en 1848 aura des répercussions au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, dont témoignent la religion, l'économie et l'éducation. C'est aussi l'époque des grands édifices administratifs : l'hôtel de ville, la poste, le trésor, le palais de justice ; ainsi que des édifices représentatifs de l'activité économique : la banque, la chambre de commerce, le phare, l'entrepôt des douanes. Le 8 mai 1902, Saint-Pierre est rayée de la carte. La commune est alors administrée par Le Carbet jusqu'en 1923, date à laquelle Saint-Pierre retrouve sa propre municipalité. Les nouveaux habitants, venus des quatre coins de l'île, entreprennent la reconquête du site, dégageant les rues, réoccupant les ruines, débarrassées ou non des vestiges sous-jacents. La cathédrale est tr ès vite reconstruite, mais les différentes municipalités sont partagées entre le désir de dégager les principaux édifices avec le souci de conserver le souvenir de l'ancien Saint-Pierre et d'attirer le tourisme, et, tout au contraire, celui de faire disparaître tout ce qui peut rappeler la catastrophe. La ville n'a pu retrouver ses fastes d'antan. La population aujourd'hui ne représente plus que le quart de ce qu'elle était en 1902 et l'activité économique en est d'autant réduite.
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description
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Saint-Pierre est située le long d'une rade ouverte sur la mer des Antilles, au pied du versant sud-ouest de la montagne Pelée. Elle se développe entre la rivière Anse Latouche, au sud, et la rivière de Pères au nord.
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type d'étude
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inventaire topographique
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rédacteur(s)
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Denise Christophe
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référence
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IA97200250
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© Inventaire général
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enquête
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2003
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date versement
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2006/01/03
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date mise à jour
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2011/04/01
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service producteur
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Conseil régional de Martinique - Service chargé de l'Inventaire 54, rue Professeur Raymond Garcin 97200 Fort-de-France - 05.96.63.18.61
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