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Réponse n° 1654

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site Ville d'Arras
localisation Nord-Pas-de-Calais ; Pas-de-Calais ; Arras
aire d'étude Arras
dénomination ville
collectifs 19489 bâti INSEE ; 114 repérés ; 51 étudiés
époque de construction 20e siècle
historique Jusqu'au 18e siècle, Arras est une ville double constituée de la cité épiscopale, héritage de la cité antique de Nemetacum et de la ville médiévale formée autour de l'abbaye Saint-Vaast et de ses faubourgs. Il faut attendre 1749 pour que ces deux ensembles soient réunis sous le nom d'Arras.
Au 17e siècle, la ville médiévale, délimitée par un mur d'enceinte, se structure en paroisses qui ont joué un rôle déterminant dans l'élaboration du cadre bâti et dans le développement de la société urbaine. Aujourd'hui encore, ce découpage paroissial est visible dans la structure de la ville et permet de distinguer les différents îlots urbains et leur période de construction associée.
Ainsi, se distingue un ensemble de quartiers issus des anciennes paroisses médiévales :
- Le quartier Saint-Géry issu de l'ancienne paroisse Sainte-Croix.
Il se structure autour de l'actuelle place Guy-Mollet qui constitue l'ancien emplacement de l'église Sainte-Croix. Ce quartier est avant tout résidentiel, le parcellaire y est étroit.
- Le quartier Saint-Maurice
Il regroupe les anciennes paroisses Saint-Maurice et Saint-Aubert qui constituent le quartier populaire d'Arras. Tout comme le quartier Saint-Géry, il se caractérise par de petites parcelles sur lesquelles s'élèvent des habitations ouvrières.
- Le quartier de la Basse-Ville
Il a été constitué au 18e siècle sur les plans de l'architecte Beffara. Contrairement au centre-ville, les artères y sont larges et convergent vers une place octogonale : la place Victor-Hugo. Il constitue le quartier des grandes demeures bourgeoises.
- Le quartier de la gare
Il se structure autour de la place du Maréchal-Foch et constitue le point de liaison entre le centre-ville et les faubourgs du sud arrageois. Il est le lieu de réunion des grands boulevards où s’élèvent de grandes maisons bourgeoises du 19e siècle. Au nord de ce quartier, se situe la zone industrielle d’Arras présentant un bâti très composite où immeubles anciens côtoient immeubles contemporains. Ce quartier est relativement récent car il s’est essentiellement développé au 20e siècle, à la suite du démantèlement des fortifications.
- Les paroisses Saint-Géry, La Madeleine et Saint-Jean-de-Ronville qui structurent aujourd'hui l'hypercentre d'Arras
La paroisse de la Madeleine caractérise le pourtour de l'abbaye Saint-Vaast. S'y mêlent hôtels particuliers du 18e siècle, institutions et habitat.
Les paroisses Saint-Géry et Saint-Jean-de-Ronville caractérisent le coeur de la ville occupé par les commerces. Le bâti y est relativement homogène et les maisons de ville y sont majoritaires. Depuis le Moyen-Age, ce quartier est dévolu à l’activité commerçante. Au 19e siècle, les maisons de commerce sont florissantes et laissent la part large au secteur de l’alimentaire.
Au delà du centre-ville, au sud d'Arras, les faubourgs de Ronville et de Saint-Sauveur présentent un bâti hétérogène où se mêlent maisons de ville du début du 20e siècle et immeubles locatifs récents : l'Université d'Artois, construite dans les années 1990, est venue bouleverser la structure de ces quartiers occupés de nos jours par un nombre grandissant de logements destinés aux étudiants.
Délimitant cet ensemble de quartiers, les grands boulevards, construits à la suite du démantèlement des fortifications à la fin du 19e siècle (1891) , disposent également d’une certaine unité architecturale se traduisant par la présence de grandes maisons bourgeoises poursuivant l’éclectisme du 19e siècle associé à quelques éléments du style 1900.
Ainsi, à chacun des quartiers constituant le territoire arrageois, est associé un type de bâti particulier et une période clé dans l’histoire de l’évolution de la ville. Toutefois, les deux grands conflits mondiaux du 20e siècle et les périodes de reconstruction qui leur ont succédé sont venus bouleverser le cadre bâti, introduisant des éléments d’architecture moderne dans des quartiers majoritairement marqués par le style classique du 18e siè cle. La Première Guerre mondiale a constitué le premier élément restructurant de ce cadre.
Au cours de la Première Guerre mondiale, la ville d'Arras a été anéantie à 85%. Au lendemain de l'armistice, c'est un décor de désolation qui s'offre aux habitants d'Arras. L'ensemble de la ville est à reconstruire, seulement 5% des maisons sont indemnes. Le coeur historique de la ville a été touché de plein fouet laissant les places, l’hôtel de ville et le beffroi dans un état de ruine. La reconstruction s'annonce longue. Ses principes sont établis par la loi Cornudet d'avril 1919 qui impose aux villes de plus de 10000 habitants de se doter d'un plan d'aménagement, d'embellissement et d'extension afin de s'adapter aux besoins de la ville moderne. Ce plan d'aménagement doit être accompagné d'un plan d'alignement et de nivellement des parties à reconstruire. À Arras, ce plan prend le nom de Projet d'élargissement et de redressement concernant 60 rues, places, cours, pourtours et boulevards approuvé par décret en 1924.
Ce projet ambitieux ne se concrétisera finalement que par des travaux de première nécessité pour remettre la ville sur pied, notamment en dégageant les grands monuments tels que l'hôtel de ville et le beffroi. L'élargissement des voies se cantonne essentiellement aux axes principaux : les rues commerçantes Gambetta, Ernestale et Saint-Aubert où le plan d'alignement s'applique non sans résistance des propriétaires dont les immeubles font l'objet d'expropriation par la municipalité et sont amputés de plusieurs mètres. D'autre part, des rues sont percées telle la rue Paul-Doumer qui se substitue en partie à la place de la Madeleine et permet une circulation plus aisée dans le centre-ville. Certaines places sont agrandies, c'est notamment le cas de la place de la Vacquerie, et d'autres sont créées sur l'emplacement d'immeubles détruits comme la place Viviani.
D'autre part, dans le cadre du projet d'extension des villes, des quartiers ont été élargis comme le quartier Saint-Géry et les quartiers de Ronville et de Saint-Sauveur.
Enfin, la ceinture de boulevards qui enserrent la ville est étendue à l'ouest : ainsi les boulevards Faidherbe et Carnot, qui s'étendent de part et d'autre de la place de la Gare, sont prolongés par le boulevard de la Scarpe et le boulevard de la Liberté. L'agrandissement ou la modification de ces voies et de ces quartiers ont modifié en grande partie le cadre bâti d'avant-guerre. Partout ailleurs, on a tenté de le préserver : dans le coeur historique de la ville, la loi de 1919 impose une reconstruction à l'identique des monuments d'art et d'histoire présentant un intérêt national. Ainsi, les places, l'hôtel de ville et le beffroi retrouvent leur aspect originel. D'autre part, la volonté des habitants d'effacer rapidement le souvenir des années sombres va également dans le sens d'une reconstruction qui respecte dans une large mesure les caractéristiques architecturales du cadre bâti d'origine ; celui-ci fut teinté de régionalisme, style architectural prôné pour la reconstruction des villes détruites et qui fait écho à cette volonté générale de préserver l'identité des lieux. Cette reconstruction à l'identique était également un moyen d'assurer une reconstruction rapide, qui débarrasserait rapidement la ville des baraquements provisoires et des logements de fortune.
Toutefois, une situation économique difficile a empêché cette reconstruction à l'identique sur certaines parcelles : dans les rues frappées d'alignement, où la reconstruction des immeubles s'est étendue sur plusieurs années, les propriétaires les plus modestes ne disposaient pas toujours des moyens financiers suffisants pour assurer la reconstruction de leurs immeubles ; par conséquent, ils étaient contraints de céder leurs droits à d'autres propriétaires plus aisés.
Arras et l'Art déco
L'ensemble des données historiques existantes sur la Reconstruction laissent penser que ces propriétaires d evaient être sensibles aux idées de l'avant-garde artistique auquel appartenait le style Art déco et commandaient aux architectes, des immeubles aux formes et aux ornements originaux, écho de cette architecture exubérante qui triomphe dans les années 1920.
Dans ces rues et ces quartiers agrandis, des éléments d'architecture Art déco sont ainsi introduits, venant côtoyer des édifices classiques du 18e siècle et tendant à brouiller la lisibilité du cadre bâti. Toutefois, dans une ville qui a souhaité conserver en grande partie son cadre d’origine, l’Art déco a peu l’occasion de se frayer un chemin : bien souvent, ce ne sont que quelques éléments qui viennent agrémenter des façades qui demeurent dans leur composition et leur gabarit résolument classiques. Ce mélange des styles engendre une architecture Art déco originale, spécifique à la ville d’Arras. Quelques édifices particulièrement représentatifs du style ont été détruits (hôtel du Commerce-cinéma Le Palace) au cours du 20e siècle ; toutefois, des cartes postales anciennes témoignent de leur qualité architecturale et de leur appartenance au style Art déco.
type d'étude enquête thématique départementale (patrimoine Art déco d'Arras)
rédacteur(s) George Marie
référence IA62001375
  © Inventaire général
enquête 2008
date versement 2009/11/13
date mise à jour 2012/02/27
crédits photo Thibaut, Pierre - © Inventaire général
 
 
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Requête ((Nord-Pas-de-Calais) :LOCA )
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