historique
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En 1875, un notaire de Saint-Malo effectue la vente de la propriété Beaurivage, comprenant les terrains dunaires à bâtir du littoral nord des communes de Saint-Malo et Paramé. La propriété qui appartenait à MM. Dejean et Cahours fait l'objet d'une vente de liquidation judiciaire, les huit hectares étant vendus au prix de 90 600 francs. C'est un banquier parisien originaire de Normandie, Edouard Hébert, qui hérite des terrains de Beaurivage en paiement de la dette de ses deux créditeurs. Charmé par le site occupé seulement par quelques moulins lors d'une visite en 1880, Hébert décide de lancer une opération immobilière pour transformer le site en une station balnéaire. En 1881, il forme avec des amis parisiens une société anonyme pour trente ans, dite Société anonyme de la Baie de Saint-Malo-Paramé. Cette société, dont les principaux actionnaires sont des banquiers (Hébert, Desfossés) , des négociants (Prévet, Suzanne) ou des artistes (Périvier, De Grave, Bertrand) a pour objet principal : la vente des terrains de Paramé et Saint-Malo, l'acquisition, l'édification et l'affermage d'un casino et d'un grand hôtel, et toute entreprise qui pourrait contribuer au développement du site. Le capital de départ est d'un million de francs, et le conseil d'administration se réunit au moins une fois par mois au siège à Paris. Le plan de lotissement daté de 1881 est attribué à l'architecte Pouliquen. Entre 1881 et 1885, le Grand Hôtel et le casino sont édifiés le long de la digue de Paramé, alors encore en construction depuis les terrains Palmié en Saint-Malo. Le prolongement de la digue est souhaitable pour la station. En 1881, M. Hébert, propriétaire depuis 1880 des anciens terrains de la minoterie à l'est de l'épi de la Hoguette, s'engage à céder le terrain nécessaire, à charge pour l'Etat de prolonger la digue et de l'entretenir. En outre, en 1888, MM. Hébert et Périvier contractent une promesse de cession gratuite à l'Etat des terrains Palmié dont ils étaient propriétaires depuis 1882, afin de reconstruire la tranche manquante de 278 mètres. En 1881, Hébert demande une concession à la commune de la voie appelée chemin des Mielles. La concession lui est refusée et le boulevard central du lotissement reste une voie privée jusqu'en 1893. Entre 1880 et 1911, le littoral des communes de Saint-Malo est couvert par 700 maisons de villégiature et une cinquantaine d'hôtels et pensions de famille. Les parcelles achetées par des actionnaires parisiens sont construites puis revendues ou louées. L'urbanisation se fait le long de voies suivant un plan en damier. En raison de difficultés financières, la société est dissoute en 1885 et les parts revendues au gérant du casino, M. Bias.
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