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Réponse n° 888

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site Le lotissement du Domaine ou de la Plage et quartier balnéaire
localisation Picardie ; Somme ; Cayeux-sur-Mer
aire d'étude Côte picarde
lieu-dit Balnéaire (quartier) ; lotissement du Domaine
dénomination lotissement ; quartier
époque de construction 2e moitié 19e siècle ; 20e siècle
auteur(s) maître d'oeuvre inconnu
historique Le quartier balnéaire doit sa création au développement de l'activité des bains de mer au milieu du 19e siècle ainsi qu'à la mise en place d'un lotissement concerté par l'Administration des Domaines. En 1852, un certain François Dufresne demande à la municipalité un bail de trois ans pour un terrain en bord de mer (entre la batterie du Bout-d'Aval et le chantier de construction Bocquet) afin de donner des bains de mer (source : délibération du conseil municipal). Dès la fin des années 1850, certaines personnes souhaitent construire sur la digue, de même que des constructeurs de bateaux désirent y établir leurs chantiers, au plus près de l'eau (source : A.D. Somme : 2 Q 20 et 21). En juillet 1868, la municipalité qui voit le succès des bains et le nombre de baigneurs augmenter chaque année demande à se substituer aux privés et à obtenir la concession des mêmes terrains, sous le prétexte d'améliorer la plage. Elle se donne la possibilité de sous-louer. En février 1869, quelques règles sont édictées : les locataires des bains doivent fournir deux hommes et une femme qui prennent le titre de 'baigneurs jurés', des cabines doivent être érigées et des passages de planches aménagé pour faciliter le passage sur la digue de galets. Les prix sont fixés par la municipalité : 25 centimes sans l'assistance d'un baigneur, et 50 centimes avec un maître-baigneur (source : délibération du conseil municipal). L'activité croissante sur cet espace de galets et les demandes accrues d'aliénations poussent l'Administration des Domaines à lotir le terrain en front de mer, à l'origine du futur quartier balnéaire. Selon Le Héron, l'administration des Domaines avait déjà borné les relais de mer en 1870, mais la guerre avait retardé la vente des terrains, repoussée en 1877. Cette bande de galets mesurait 2 kilomètres de long sur 100 mètres de large, sur laquelle sont découpés 154 lots. Mais les acheteurs sont frileux, et peu de ventes sont effectuées au cours des premières années : en 1877, 75 lots sont vendus (source : A.D. Somme, 2 Q 21) , de 25 centimes à 3 francs le mètre carré (source : le Héron). La construction d'un casino municipal suscite cependant de l'intérêt : en août 1880, l'ensemble des lots est vendu de 3 à 7 francs le mètre carré. Selon Le Héron, ces ventes s'élevaient à 150000 francs : les terrains ont en peu de temps pris beaucoup de valeur, ceux du Bout d'Amont sont par exemple passés de 30 centimes à 5 francs en 4 ans. Dès lors, les galets sont recouverts de terre et deviennent carrossables, les maisons de villégiature sortent progressivement de terre. Témoin de cette évolution, P. Le Héron constate qu'entre 1870 et 1880, on reconstruisait surtout de vieilles maisons, la brique remplaçant le torchis. Mais depuis le début des années 1880, des villas sont construites le long de la mer. Dans un guide touristique de 1883, Moisand, parlant du casino, nous révèle : La Société du casino, prévoyant que de nouveaux agrandissements seraient nécessaires, était d´avis d´acquérir les terrains qui lui étaient contiguës. Elle recula devant le prix qui lui était demandé, environ 25 francs le mètre. C´est aujourd´hui le prix moyen des terrains qui ont cette situation sur la plage. Progressivement, les parcelles prennent de la valeur, les acquéreurs sont désormais des étrangers ou des cayolais qui construisent pour la location. Les villas sont continuellement construites jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, période de rupture avec de nombreuses destructions en front de mer.
description Le lotissement et le quartier balnéaires occupent la partie occidentale de l'agglomération et sont essentiellement destinés à la vie saisonnière associée à l'activité des bains de mer. Quartier nouveau jouxtant le village ancien, il s'en dissocie par le type de voies, plus rectilignes, et le bâti, généralement implanté en milieu de parcelle. Le plan du lotissement reprend les limites de l'amas de galets, propriété du Domaine en 1877, parallèle à la mer, d'une longueur de 2 kilomètres et d'une largeur de 100 mètres. Le lotissement est divisé et traversé par une voie principale reliant les deux phares de Cayeux-sur-Mer, raison pour laquelle elle est à l'origine nommée la 'rue'ou 'route du Phare'. Perpendiculairement à la plage, 10 voies secondaires assurent l'accès à la mer depuis le village ancien. Selon Le Héron : 'on l´avait coupée, parallèlement au rivage, par un chemin destiné à relier le feu de marée et le phare ; puis perpendiculairement à la plage par une douzaine de rues, destinées à maintenir les communications entre le village et la mer. Le reste fut très habilement divisé en 158 lots de terrains propres à bâtir, les uns au centre même, contenant de 250 à 300 mètres carrés ; d´autres plus éloignés, d´une superficie de 1.000, 2.000, et même 5.000 mètres'. Le front de plage a malheureusement souffert de l´occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Un grand nombre de villas, construites au centre de vastes parcelles, a été détruit. Les plus emblématiques, de style néogothique, possédaient des tourelles circulaires, véritables amers pour les baigneurs. Quelques-unes subsistent fort heureusement : la villa l´Océan (en cours de restauration) ou les Cigales sont les plus anciennes. D´autres maisons du front de mer, bien qu´anciennes, touchées par des destructions partielles, ont été rénovées, agrandies, et leur décor supprimé, de telle façon que l´harmonie et l´originalité sont désormais absentes. Les immeubles de faible hauteur ont remplacé les villas, donnant un front de mer un caractère hybride, avec des maisons d´avant et d´après guerre. C´est en s´aventurant dans les rues perpendiculaires à la plage que l´on rencontre quelques habitations qui portent le souvenir d´une activité balnéaire importante : les plaques de céramique portant l´appellation de la villa, les lambrequins (découpes de bois) , tels des dentelles, ornent encore certains toits, les combles sont éclairés par des lucarnes à ferme débordante, et des aisseliers semblent soutenir les toitures, à la manière des villas normandes. Construites en brique, la plupart de ces constructions témoignent de la période de la Belle Epoque, où l´on créait des motifs avec des briques de couleurs différentes, blanche et rouge. Parmi les nombreux hôtels de voyageurs qui accueillaient les baigneurs, la plupart du temps indiscernables actuellement, l´actuelle salle des fêtes (angle des rues du Maréchal Foch et du Docteur Bourjot) était le premier hôtel construit près de la plage, dans les années 1880. Il a été remanié, mais sa structure originelle est encore lisible. Au sud du front de mer, on assiste à des constructions d'immeubles collectifs de grand gabarit depuis le début du 21e siècle.
type d'étude patrimoine de la villégiature (la Côte picarde)
rédacteur(s) Justome Elisabeth
référence IA80001718
  © Inventaire général ; © Conseil général de la Somme ; © SMACOPI
enquête 2002
date versement 2008/06/28
date mise à jour 2008/11/27
crédits photo Justome, E. - © Inventaire, général, ADAGP ; © SMACOPI
 
dossier en ligne
Contact service producteur
service producteur Conseil régional de Picardie - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel
88, rue Gaulthier de Rumilly 80000 Amiens - 03.22.97.16.57
 
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Requête ((Somme) :LOCA )
Relations Synonymes=1 Spécifiques=9 Génériques=0