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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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Monument commémoratif de la tragédienne Hippolyte Clairon, dit monument de la Clairon
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localisation
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Nord-Pas-de-Calais ; Nord ; Condé-sur-l'Escaut
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aire d'étude
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Condé-sur-l'Escaut
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lieu-dit
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Condé-sur-l'Escaut centre
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adresse
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place Saint-Amé
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dénomination
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monument
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parties non étudiées
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jardin ; enclos
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jardin
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pelouse
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époque de construction
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1er quart 20e siècle
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année
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1901
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auteur(s)
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Gauquié Henri (sculpteur) ; Guillaume Henri (architecte) ; Lemaire Edmond (architecte)
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personnalité(s)
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Leris de Latude Claire Josèphe Hippolyte, dite : Clairon (personnage célèbre)
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historique
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Claire Josèphe Hippolyte Leris de Latude, dite Hippolyte Clairon, ou la Clairon (Condé, 1723 - Paris, 1803) fut l'une des très grandes actrices du 18e siècle. Elle naquit le 25 janvier 1723 rue Saint-Christophe, dont une partie du tracé porte maintenant le nom de rue Clairon. Fille illégitime de Marie-Claire Scanapiecq, couturière-lingère, et de François-Joseph Leris, sergent au régiment de Mailly, elle quitta Condé dès sa prime jeunesse. La carrière de comédienne de la Clairon débuta en 1738 ; de 1743 à 1766, elle fut membre de la Comédie-Française et se révéla une tragédienne de tout premier plan, illustrant particulièrement les rôles écrits par Voltaire qui la considérait comme sa meilleure interprète dans le registre tragique. Le regard critique qu'elle portait sur son métier l'amena par ailleurs à faire évoluer profondément l'art dramatique et les conventions du costume de scène. A la fin du 19e siècle, il parut opportun à sa ville natale de lui rendre hommage par l'érection d'un monument, logiquement placé en face du théâtre. D'après un échange de correspondance conservé dans les archives communales de Condé, s'étaient proposés pour la réalisation de la statue les sculpteurs Joseph Carlier, Condéen habitant à Paris, et Léonie (?) Duquesnoy, aussi de Paris. Par ailleurs, le nom du sculpteur Jules-Louis Mabille (Valenciennes, 1843 - Paris, 1897) , mentionné comme statuaire de l'oeuvre sur le bulletin de souscription, fait allusion à un projet antérieur, non réalisé à la suite du décès prématuré de l'artiste. En effet, selon la séance de délibération du conseil municipal en date du 13 novembre 1896, la ville avait été sollicitée par M. Mabille, statuaire, et Henir Guillaume, architecte, appuyés par le député et sénateur de la circonscription en vue de l'érection d'un monument à Clairon, sur la petite place située en face du théâtre de Condé. A cette occasion était présentée une aquarelle de la maquette du monument et l'inauguration envisagée pour le printemps 1898. La commande fut donc finalement confiée à l'architecte Henri Guillaume (Paris, 1868 - 1929) et au sculpteur Henri Gauquié (Flers-lès-Lille, 1858 - Montfort-l'Amaury, 1927) , qui présenta un modèle du monument Clairon, pour Condé-sur-l'Escaut, au Salon de la Société des Artistes Français de 1898. Ce n'est pas là le seul exemple de l'association de Guillaume et Gauquié dont les réalisations communes les plus prestigieuses furent, à Paris le monument à Watteau (jardin du Luxembourg, 1896) et à Denain, le monument au maréchal Villars (1892 - inauguré en 1913, statue fondue à nouveau en 1922). Le coût de la réalisation (7 682 F, y compris les fêtes d'inauguration du 18 août 1901) a été couvert par des subventions publiques : 1 500 F accordée par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, 250 F par la ville de Condé complétés par 1 800 F pour les festivités, 300 F par la ville de Valenciennes. S'ajouta le résultat d'une souscription et d'une tombola qui rapporta 1 871, 50 F. Cette dernière, dont le tirage eut lieu le 11 août 1901, était dotée de nombreux lots artistiques parmi lesquels on relève des oeuvres de Carolus-Duran, Jean-Baptiste Carpeaux, Léon Comerre, Henri Harpignies, Jules Léonard, Henry-Eugène Delacroix, Henri Gauquié, Albert Guillaume - frère de l'architecte -. Le président d'honneur du comité de souscription était Jules Clarétie (1840-1913) , académicien, administrateur général de la Comédie-Française ; quant au comité de patronage, sous la présidence de Clarétie, il comprenait, outre des personnalités politiques locales, Carolus-Duran, Henri Harpignies, Paul Marmottan, Mounet-Sully... Le jardinet et la clôture destinés à isoler et mettre en valeur le monument au centre de la place Saint-Amé, furent dessinés par Edmond Lemaire, architecte des communes, qui produisit un devis illustré d'un plan d'ensemble le 30 octobre (ou septembre ?) 1902 et les plans de détail de la grille de clôture le 31 octobre 1902 ( autre version en date du 29 juin 1903). L'adjudication se fit le 16 avril 1903, au profit de Charles Preusse, entrepreneur à Vieux-Condé, et la réception de travaux le 31 janvier 1904. La réalisation de la grille, très marquée par l'Art Nouveau, diffère sensiblement du projet dessiné, beaucoup plus conventionnel. Le jardinet a connu plusieurs aménagements depuis 1901.
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description
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Le monument proprement dit, un piédestal composé servant de support au buste de la Clairon, en ronde-bosse, est réalisé en pierre blanche. Un cartouche orne chacune des trois faces. Celui de la face principale, portant l'identification du buste, est accompagné de putti traités en ronde-bosse. Sur une autre face sont gravés les noms des principaux rôles illustrés par la tragédienne : Zaïre, Tancrède, Sémiramis (tragédies de Voltaire) , Didon (oeuvre de Lefranc de Pompignan). Le socle sert de support à des inscriptions gravées, devenues illisibles (signatures ?). La composition du monument, le vocabulaire décoratif, évoquent le milieu du 18e siècle. La grille de clôture en fer forgé est constituée d'une alternance de montants et de panneaux. Une porte à un battant, portant le C initial de Clairon, permet de pénétrer dans le jardinet. Les motifs en coups de fouet appartiennent au répertoire de l'Art Nouveau. Le jardinet est divisé à parts égales par une allée rectiligne pavée, qui file vers le monument. De part et d'autre de l'allée est plantée de la pelouse ; des arbustes bas (millepertuis) encadrent à demi le monument. Dimensions : monument : hauteur totale = 524 cm, largeur = 155 cm, pr = 135 cm ; grille de clôture : hauteur maximale, avec fleurons = 155 cm, largeur d'un panneau = 230 cm.
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gros-oeuvre
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pierre ; fer
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décor
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sculpture ; ferronnerie
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représentation
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femme : en buste ; putto ; masque : théâtre : symbole : les arts ; guirlande ; coquille
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La Clairon, en buste, est présentée cheveux relevés piqués d'une aigrette. Un drapé mouvementé couvre ses épaules. Les cartouches cernés par des éléments rocailles sont ceints de guirlandes fleuries. Deux putti ailés s'accrochent au cartouche principal : l'un joue avec la guirlande, l'autre tend une couronne de laurier vers la tragédienne. Plus bas sur le dé, le masque de la Tragédie.
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dimensions
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h = 524
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propriété
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propriété de la commune
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protection MH
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2007/02/05 : inscrit MH
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Inscription en totalité, y compris la grille Art nouveau.
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type d'étude
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inventaire topographique
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rédacteur(s)
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Oger-Leurent Anita
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référence
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IA59002472
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© Inventaire général
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enquête
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2005
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date versement
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2010/06/24
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date mise à jour
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2012/02/27
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crédits photo
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Thibaut, Pierre - © Inventaire général, ADAGP ; © Conseil général du Nord
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autre dossier
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dossier de protection
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