historique
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"Le plan général des terrains de Deauville", édité vers 1860 par madame Lajoye-Tissot, est l'un des premiers plans à présenter le projet d'urbanisme de Deauville élaboré par l'architecte Desle-François Breney. Comme sur le plan de Cabourg dressé en 1854 par l'architecte Paul Leroux, le casino, monument symbolisant la station de villégiature de bord de mer, est dessiné au centre du front de mer. Entouré par un vaste jardin d'agrément, il devait être encadré à l'ouest et à l'est par deux hôtels de voyageurs disposés perpendiculairement au rivage, afin de privilégier l'ordonnancement de la composition au détriment de la vue sur le paysage maritime. Seul celui prévu à l'est (dit Grand Hôtel de Deauville) est réalisé. L'établissement de jeux est relié à l'hippodrome (autre équipement emblématique de la station) par une large artère (avenue de l'Hippodrome, actuellement avenue Général de Gaulle) perpendiculaire au rivage, scindant la ville du nord au sud. A l'entrée de l'avenue, deux immeubles identiques sont face à face afin de mettre le casino en perspective. Ce dispositif, s'inspirant directement des travaux parisiens d'Haussmann régis par les principes de circulation, d'hygiène et d'esthétique, était comparé par les guides touristiques au Kursall de Wiesbaden, station allemande alors très en vogue. En 1876, à l'ouest du casino (emplacement initialement prévu pour un hôtel) , les membres du Cercle font construire le siège de leur société. A la même période, deux maisons similaires sont érigées avenue Impériale (actuellement avenue de la République) , de part et d'autre de l'entrée du champ de courses. Après l'interdiction des jeux pour irrégularités, le casino ferme ses portes en 1889. Il est acquis en 1893 par Edmond Blanc, homme d'affaire et propriétaire d'écuries, pour y aménager un lotissement. Un premier projet déposé par l'architecte A. Corcoral n'ayant pas été retenu, Edmond Blanc fait appel à l'architecte Léon Berthault, qui fait détruire le casino en 1895, prolonger l'avenue de l'Hippodrome jusqu'au rivage (prenant alors le nom de rue du Sport) et diviser les terrains en six parcelles sur lesquelles il construit des villas au tout début des années 1900. Les lais de mer situés devant le Grand Hôtel de Deauville et l'ancien casino, détenus par le trouvillais Bocquet depuis le 20 août 1888, deviennent propriété de la municipalité en 1901. Par acte du 22 novembre 1903, Edmond Blanc cède à la municipalité, à titre gratuit, la rue du Sport, qui prend alors le nom de son donateur. En 1911, à l'initiative d'Eugène Cornuché, le Grand Hôtel de Deauville est détruit pour permettre la construction du nouvel établissement de jeux dessiné par Georges Wybo. La rue du Casino est percée à la même époque et bordée au sud par des magasins de commerce.
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