historique
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Le castrum de Penne, mentionné entre 1065 et 1087, aurait été fortifié par le roi-duc Richard Coeur de Lion, avant de passer avec l'Agenais dans les biens des comtes de Toulouse en 1196. Défendu par le gendre de Raymond VI, le navarrais Hugues d'Alfaro, le "castel" est assiégé et pris en 1212 par les troupes de Simon de Montfort lors de la Croisade albigeoise. Au coeur des enjeux opposant les couronnes d'Angleterre et de France, la forteresse royale, siège d'une baylie en 1271 et dotée d'un châtelain, est mise en défense dès la guerre de Gascogne, dans les années 1290. Ses défenses ont été encore renforcées au moment de la guerre de Saint-Sardos : Penne ainsi défendue en 1324 par le capitaine Arnaud de Durfort et le châtelain Bernard Assaillit fut l'une des rares places agenaises à ne pas être prise par les troupes de Charles de Valois. La forteresse qui constitue alors un des éléments du dispositif défensif, occupe le sommet de l'étroit plateau dominant l'agglomération castrale. Les dispositions médiévales sont méconnues, du fait des démolitions ultérieures : subsiste le socle rocheux lui servant d'assiette, retaillé et divisé en deux parties distinctes séparées par un large fossé. Du donjon dominant une basse-cour avec puits se trouvant en contrebas, restent seulement les bases d'une tour quadrangulaire d'environ 10 mètres sur 8 mètres hors-oeuvre, en pierre de taille de tuf. Cette ensemble correspond à la description qu'en donne au début des guerres de Religion l'humaniste protestant Théodore de Bèze : "ce château qu'on tient avoir été bâti autrefois par les Anglais, est assis au sommet d'un dur et âpre rocher et ne peut être assiégé que d'un côté encore mal aisément, n'étant possible d'y faire aucune tranchée ; outre cela le bâtiment est d'une forte et épaisse muraille bien fossoyée, mais de petit espace au-dedans, avec un donjon assez fort au milieu de la cour". Ce réduit défensif servit de refuge aux huguenots retranchés dans la place lors du siège de Penne par Blaise de Monluc en août 1562. La forteresse, de nouveau fortifiée en 1574, est par la suite progressivement démantelée au début du 17e siècle, puis sert de carrière de pierre aux habitants jusqu'au 18e siècle. Les rochers environnant furent également exploités durant le 3e quart du 19e siècle pour les besoins de la ligne de chemin de fer alors en construction. La basse-cour fut enfin aménagée et aplanie pour permettre la reconstruction de la basilique de Peyragude à la fin du 19e siècle. L'ensemble, couronné d'un calvaire, est aujourd'hui converti en promenades.
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