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Suite à l’attribution, en 1912, du prix Nobel de chimie à Paul Sabatier, doyen de la Faculté des sciences, sont rassemblés à Toulouse instituts et écoles nationales du Midi de la France (école d’électronique (ENSEEIHT), institut de génie chimique, etc), ensuite intégrés au Centre national de la recherche scientifique créé en 1939. En 1958 est décidée la construction de l’institut d’optique électronique selon le projet l’architecte Camille Montagné (1907-1961), sous la direction du professeur Gaston Dupouy. Le programme, implanté dans le quartier Saouzelong, au bord du Canal du Midi, comprend la construction d’un laboratoire à très haute tension accueillant un accélérateur d’électrons de 1 500 000 volts et un microscope électronique (à l’époque le plus grand du monde). Pour accueillir le microscope, le choix de la forme sphérique – la mieux adaptée économiquement à l’exécution et à l’exploitation de la commande – a été validé par les scientifiques. Le volume de la sphère (d’un diamètre de 26 mètres) est basé sur les rayons de sécurité à observer autour de l’accélérateur, à partir des coupoles. Elle repose sur un anneau de base constituant ses seuls points d’appui. L’ossature est faite de méridiens et de parallèles dans l’enveloppe même de la sphère, recouverte à l’extérieur d’une tôle d’acier Martin de 4 à 6 mm et à l’intérieur d’une tôle d’aluminium martelé de 1,5 mm. L’isolation en laine de verre s’intercale entre les tôles. L’épaisseur de l’enveloppe est de 104 mm et son poids total est d’environ 120 tonnes. Deux volumes bas enserrent la sphère au nord et au sud : l’un, largement détaché, constitue le bloc climatisation, l’autre, au sud, est affecté aux laboratoires extérieurs et bureaux, et vient en pénétration dans la sphère, permettant notamment l’accès à la cabine du microscope. Des contreforts mobiles, constitués d’une couronne fixe, d’une partie mobile et d’un appui mobile sur rouleau d’acier, lient ce volume extérieur à la sphère et permettent la libre dilatation de l’enveloppe et le mouvement perpétuel de la sphère. Tous les éléments de l’infrastructure sont indépendants les uns des autres, par des joints de rupture très marqués, en raison des tensions et des vibrations qui se développent lors d’une expérience. DLAB 2017/02/07 : label Patrimoine du XXe siècle
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