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Dans la nuit du 3 mars 1930, les villages et les campagnes bordant le Tarn sont inondés par une violente crue. La reconstruction de la région exige l’aide financière de l’État, complétée par des contributions d’autres communes françaises et de pays étrangers. La commune d’Albefeuille-Lagarde va ainsi bénéficier de l’aide de la république de Hollande. Hayo Hoekstra (1881-1960), architecte du gouvernement hollandais pour le ministère de l’éducation nationale, dessine le projet de reconstruction de la mairie-école du village, dont la première pierre est posée en juin 1931. Les architectes montalbanais G. Olivier et R. Sécard dressent le plan d’aménagement de la commune prévoyant alignement des rues et création de places et de jardins. Le programme comprend la réalisation d’un hôtel de ville, d’une école avec une classe de garçons et une classe de filles, d’un logement pour l’instituteur et d’un château d’eau. Le village se développe de part et d’autre de la route départementale, le Tarn lui étant parallèle à l’est. Le projet s’implante sur une vaste parcelle bordant cette route, cernée par deux voies communales. L’inscription urbaine de l’ensemble relève d’une grande maîtrise du contexte et du programme : le monument aux morts et l’hôtel de ville s’installent dans chacun des angles de la parcelle bordant la route principale, l’école étant reléguée en fond de parcelle, devancée par la cour de récréation refermée d’un mur de clôture en briques. École et mairie sont reliées par un préau au centre de la composition. Le quatrième angle de la parcelle, à l’arrière de l’hôtel de ville, est occupé par le jardin de l’instituteur, mitoyen du jardin public créé dans le projet d’aménagement urbain. L’hôtel de ville, surélevé de quelques marches par rapport à la route, est composé du bureau du Maire, de la salle du conseil et du château d’eau à l’allure de beffroi. L’entrée s’ordonne entre le bureau du Maire et le château d’eau, précédée d’un grand perron. Un corridor occupe l’arrière du bâtiment, donnant sur le jardin. L’école est un bâtiment rectangulaire placé en fond de parcelle, dont l’accès s’ordonne depuis la voie communale. Un grand préau referme la parcelle ; en le longeant on rejoint l’entrée, l’articulation étant marquée par un bloc sanitaire. Les deux classes, communiquant par des baies vitrées, donnent sur la cour et sont desservies par un large corridor qui rejoint la cour de récréation. Le logement de l’instituteur conclut le bâtiment sur deux niveaux. L’édifice est construit en briques pleines, laissées apparentes. Les linteaux et les murs de refends sont en béton armé. Les sols sont prévus en grès cérame pour l’ensemble des pièces humides, entrées et circulations, et en parquet pour les salles de classes, du conseil et des archives. La mairie-école du village d’Albefeuille-Lagarde est un exemple quasi unique de la présence d’un architecte étranger œuvrant aux reconstructions dans le Tarn, majoritairement signées par des architectes locaux. DLAB 2017/02/07 : label Patrimoine du XXe siècle
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