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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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usine de porcelaine Jouhannaud et Dubois, puis William Guérin et Compagnie, puis tissage Viollet, actuellement magasin de commerce et entrepôt commercial
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localisation
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Limousin ; Haute-Vienne ; Limoges
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aire d'étude
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Limoges
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adresse
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21 rue de la Mauvendière ; rue du Petit-Tour ; rue Auguste-Renoir
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destinations successives
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magasin de commerce ; bureau d'entreprise ; entrepôt commercial
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dénomination
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usine de porcelaine ; tissage
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parties non étudiées
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atelier de fabrication
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époque de construction
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2e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
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année
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1846 ; 1879 ; 1892 ; 1904
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auteur(s)
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maître d'oeuvre inconnu
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historique
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En 1846 Joseph Hippolyte Jouhannaud et Léopold Dubois, gérants depuis 1841 d'une manufacture de porcelaine établie rue Armand-Dutreix, font édifier leur propre établissement sur ce site. Deux ans après le retrait de Jouhannaud de cette affaire en 1866, Dubois s'associe à l'industriel Utzschneider de Sarreguemines (57) ; cette association est dissoute dès 1876. L'usine est acquise à cette date par William Guérin-Lézé, qui fait construire de nombreux ateliers en 1879 puis entre 1892 et 1904. En 1890 la société Guérin et Compagnie réalise les panneaux de porcelaine qui composent la frise des halles de Limoges (place de la Motte) , puis en 1893 ceux qui ornent la fontaine de l'Hôtel de Ville. En 1911, W. Guérin, associé à ses deux fils depuis 1903, acquiert l'usine de porcelaine voisine Pouyat (place des Carmes). Après le décès de W. Guérin en 1912 et suite aux difficultés dues à la Première Guerre mondiale, l'entreprise est achetée, en 1920, par la société Bawo et Dotter Ltd, basée à Montréal (Canada) , qui possède déjà à Limoges une autre usine de porcelaine (rue Hyancinthe-Faure) et un vaste atelier de décoration (rue Victor-Thuillat). La nouvelle société prend le nom de Guérin Pouyat Elite Ltd en 1921. Face à la crise de 1929, l'entreprise périclite rapidement, jusqu'à sa fermeture en 1932. En dehors d'une partie des ateliers du milieu du 19e siècle rasés dès 1933, les bâtiments sont réoccupés vers 1935 par le tissage Viollet qui fabrique des couvertures et des édredons jusqu'à son transfert en zone industrielle de Magré en 1962, ainsi que par les entrepôts commerciaux et les bureaux de la société Pénicaut spécialisée dans la quincaillerie industrielle. Cette dernière occupe aujourd'hui la totalité du site. En 2003 subsistent, au sud un bâtiment de 1846 transformé en habitation, une partie des ateliers correspondant certainement aux ateliers de décoration construits en 1879, et au nord d'importants vestiges des ateliers de fabrication et des bâtiments de four. Le site devrait être totalement détruit dans le courant de l'année 2003, à l'exception du bâtiment de 1846. Le logement patronal, qui était implanté au sud de l'usine, de l'autre côté de la rue Auguste-Renoir, a été détruit vers 1990. En 1889 l'usine est la première à utiliser l'énergie électrique, produite par un moulin hydraulique le Villebois, appartenant à Guérin et Compagnie, et qui est situé à 4 kilomètres, sur la Vienne. L'usine disposait aussi de machines à vapeur. Bien que prévue à trois fours en 1846, l'usine n'en possède que deux en 1852, trois en 1865, quatre en 1874. A partir de 1876 William Guérin porte leur nombre à six, puis huit, pour atteindre un maximum de neuf fours à flammes renversées en 1900. Leur capacité totale est de 1170 m3 en 1926, ce chiffre comprenant les fours de l'ancienne usine Pouyat. En 1852 l'usine emploie 117 ouvriers (dont 27 femmes) , 135 en 1865, 190 dans les années 1868-1873. Les ouvriers décorateurs sont 68 en 1895, 50 en 1914. En 1926 Guérin Pouyat Elite Ltd emploie dans ses trois usines 600 ouvriers et 200 ouvrières.
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description
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Au nord du site subsistent deux halles accolées, dotées d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré, et d'un sous-sol pour l'une d'entre elles seulement. Elles sont en moellon de pierre peint. La charpente métallique de la halle sans sous-sol indique qu'il s'agit très certainement d'un bâtiment de four. Perpendiculaire à ces deux halles et contemporain de celles-ci, se dresse un ancien atelier composé d'un étage de soubassement et de deux étages carrés. Les ouvertures de l'étage de soubassement, couvertes de linteaux métalliques, sont surmontées de grandes baies englobant les deux niveaux supérieurs. Pour l'ensemble de ces bâtiments, à l'exception de l'étage de soubassement, les baies ont des appuis et impostes en pierre de taille en calcaire, des piédroits et des couvrements en arcs segmentaires en brique. A l'angle des rues du Petit-Tour et de la Mauvendière se dressent les vestiges d'ateliers de fabrication, profondément modifiés lors de leur reconversion en bureaux et magasins d'exposition. Ils sont en moellon de pierre enduit. Seuls sont visibles un pignon et la façade sur rue. Ils sont composés de deux étages carrés qui ont conservé leurs baies originales, à encadrements de brique et arcs segmentaires. Au-dessus, des baies ont été percées tardivement, lors de l'aménagement d'un étage de comble. Les baies des deux étages carrés et de l'étage de comble du pignon nord s'inscrivent dans un unique encadrement en pierre de taille : large baie unique au premier niveau, baies jumelées au second, baie thermale à l'étage de comble. Au sud, l'ancien atelier de décoration daté probablement de 1879 est constitué d'un rez-de-chaussée surmonté d'un étage carré. Il est prolongé dans sa partie sud d'une halle en rez-de-chaussée. Le mur gouttereau oriental, seul visible, est en moellons équarris de pierre. A son extrémité sud, le pignon de ce bâtiment est percé de deux grandes ouvertures et d'un oculus, avec encadrements en pierre de taille en calcaire. Lui sont accolés les vestiges d'un bâtiment qui encadrait à partir de 1846 l'entrée principale de l'usine. Ce bâtiment, aujourd'hui à usage d'habitation, abritait des bureaux, une conciergerie ou des logements. Doté d'un étage carré, il est en moellon de pierre enduit, avec encadrements de baie rectangulaires et bandeau en granite. Il est le seul couvert en ardoise, tous les autres bâtiments du site étant en tuile mécanique. Tous ces vestiges datés du 19e siècle sont adossés à diverses halles construites à partir de 1960.
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élévation
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élévation à travées
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étages
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sous-sol ; étage de soubassement ; 2 étages carrés ; étage de comble
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gros-oeuvre
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pierre ; calcaire ; granite ; moellon ; enduit ; métal ; brique
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couverture (type)
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toit à longs pans
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couverture (matériau)
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tuile mécanique ; ardoise
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état
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établissement industriel désaffecté ; menacé
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propriété
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propriété privée
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type d'étude
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patrimoine industriel (enquête partielle, commune de Limoges)
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rédacteur(s)
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Pillet Frédéric
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référence
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IA87000213
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© Inventaire général ; © Ville de Limoges
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enquête
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2003
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date versement
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2004/01/22
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date mise à jour
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2012/01/23
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crédits photo
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Rivière, Philippe - © Inventaire général, ADAGP
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dossier en ligne
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Contact service producteur
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service producteur
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Région Limousin - Service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel 27 boulevard de la Corderie 87031 Limoges Cedex - 05 87 21 20 95 ou 05 87 21 20 90
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