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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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Moulin à foulon et moulin à blé, dit Moulin des Forges ; puis minoterie Doligé ; puis usine de tabletterie Besse, puis usine de matières plastiques Besse
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localisation
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Picardie ; Oise ; Milly-sur-Thérain
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aire d'étude
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Oise
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lieu-dit
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les Forges
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adresse
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8 rue des Forges
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hydrographie
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le Thérain
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dénomination
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moulin à foulon ; moulin à blé ; minoterie ; usine de tabletterie
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parties non étudiées
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atelier de fabrication ; logement patronal ; bureau d'entreprise ; fournil ; remise ; bief de dérivation
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éléments remarquables
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machine énergétique ; machine de production
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époque de construction
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18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
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siècle détail
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1er quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
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année
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1817 ; 1858 ; 1865 ; 1869 ; 1933
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auteur(s)
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maître d'oeuvre inconnu
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personnalité(s)
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Charles Doligé (commanditaire)
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historique
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Le hameau du Moulin des Forges fut le siège d'une activité industrielle depuis le 15e siècle. Un moulin à battre le fer avec un haut-fourneau et vraisemblablement une affinerie est en effet attesté à cette époque. L'initiative en reviendrait au seigneur de Milly qui, en 1486, avait déjà fait installer un haut-fourneau à Hodenc-en-Bray. Cette usine à fer disparaît à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle, sans que l'on sache à quelle date elle cessa son activité. Elle a cependant laissé de nombreux résidus de scories et de laitiers, mis au jour il y a une trentaine d'années, et dont les plus anciens vestiges remontent à sa fondation. Non loin de là, un autre moulin à foulon fut établi entre 1768 et 1784. M de Saisseval, seigneur de Boufflers, devenu Crillon par la suite, vend en effet en 1768 un terrain qu'il possède aux Forges de Milly, à Jérôme Canis. Ce dernier fait effectuer une prise d'eau dans la rivière du Thérain et aménage une dérivation, longue de près de 300 m qui traverse sa propriété. Sur la rive gauche de ce canal, il fait construire un moulin à foulon, dont la présence est attestée sur le plan d'intendance, exécuté en 1784. Le moulin à battre le fer est toujours présent, situé un peu plus au sud. En 1805, Joseph Dubos rachète le moulin à foulon à la veuve Canis. En 1816, il se rend également acquéreur du terrain situé sur l'autre rive du canal, appartenant à Auguste Lebastier, pour y faire construire l'année suivante un moulin à farine. Les deux moulins sont alors implantés en vis-à-vis. A son décès en 1829, les deux moulins sont revendus. Celui à foulon est acheté par Zacharie Mélliancourt, meunier à Bonnières, et celui à blé, à François Dubos. Ce dernier procède à la réfection de sa roue hydraulique en 1855, et revend deux ans plus tard son moulin à Charles Doligé. Celui-ci entreprend la reconstruction complète de l'édifice, qui devient une grande minoterie. Ces travaux sont entièrement réalisés en 1858, comme le confirment la date portée par les fers d'ancrages sur la façade sud-ouest de l'édifice, ainsi que l'autorisation accordée par la préfecture de l'Oise le 1er mars 1858. Zachachie Melliancourt, qui avait rapidement converti son moulin à foulon en moulin à blé, le revend également à Charles Doligé en 1856. En 1869, l'ancien moulin à foulon est à son tour reconstruit, comme l'atteste également cette date portée par les fers d'ancrages. En 1900, Louis Besse (1858-1949) , artisan tabletier, originaire de Meursault, arrivé à Méru (Oise) en 1896 installe une usine de tabletterie, spécialisée dans la fabrication de coupe-papier et cuillères en os, dans le bâtiment de la grande minoterie. Juste avant la Première Guerre mondiale, il rachète l'autre moulin qui avait cessé son activité de meunerie, pour s'étendre dans cette partie. Après cette extension, il fait construire vers 1920 de nouveaux bâtiments à usage de bureaux. Vers 1936, l'arrivée des nouveaux matériaux fait évoluer l'activité tabletière traditionnelle, et la société Besse oriente une partie de sa production vers les ustensiles en bakélite et autres matières thermodurcissables. En 1942, l'établissement est administré par ses deux fils, Raymond et André, qui parviennent à maintenir la production initiale jusque 1956. Après cette date, l'entreprise poursuit sa reconversion dans le traitement et la transformation des matières thermoplastiques. A cette fin, de nouveaux ateliers sont construits en 1965, puis à nouveau en 1993. Une roue hydraulique verticale de 3, 5 m de diamètre est toujours en place. La seconde, qui selon la tradition, mesurait près de 5 m de diamètre, est en ruine. La première roue est reliée à une dynamo de marine Westendorp de 7 kW, en fonction. Dans les étages, il subsiste les tonneaux de ponçage et de polissage, ainsi que de nombreux éléments de machines de tabletterie (tours) de marque Leroy, à Méru. En 1901, l'entreprise emploie 3 personnes. En 1940, l'usine de tabletterie emploie environ 50 ouvriers. Existence d'un fonds archives privées.
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description
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Les bâtiments se répartissent de part et d'autre de la dérivation de la rivière du Thérain. L'ancienne minoterie est implantée sur la rive droite, au nord-est. Construite en brique, elle développe une élévation ordonnancée à trois étages carrés et étage de comble, couvert d'un toit en ardoise, à longs pans et croupes. Sa façade sud-est, est éclairée de larges baies horizontales au premier étage, où s'effectuait les opérations finales de la fabrication des objets en os, tandis que les étages supérieurs présentent un jeu de fenêtres à arc en plein cintre. Cette façade porte la date de 1858 par fers d'ancrages. Au sud, adossé à cet édifice, se trouve un petit bâtiment en rez-de-chaussée, construit en pan de bois et torchis, le long de la rive du canal de fuite. Il servait d'atelier de sciage des os à l'époque de l'usine Besse. Les bureaux de 1920 forment le retour est de la minoterie. Ils sont construits en brique, à un étage carré, couvert d'un toit à longs pans et pignons couverts. Dans leur prolongement, ont été construits les ateliers les plus récents, en charpente métallique et parpaings de béton enduits de ciment, couverts d'un toit en tôle nervurée et ondulée, à longs pans et pignons couverts. De l'autre côté du canal, au sud-ouest, le second moulin forme le pendant de la minoterie. Il est situé exactement à l'emplacement de l'ancien moulin à foulon. Ce bâtiment est construit en brique, à un étage carré et couvert d'un toit en ardoise à longs pans et croupe. L'extrêmité orientale de la couverture forme un retour en pignon recouvert d'un essentage d'ardoise. Au sommet du premier étage de l'édifice, figure la date de 1869 par des fers d'ancrages. Un atelier de fabrication en pan de bois et brique lui est adossé perpendiculairement au sud-est. Son étage est desservi par une coursive extérieure en bois, courant le long de sa façade longitudinale et abritée par une toiture débordante en ardoise. A l'arrière, le long de la rivière, subsiste un four à pain, construit en moellons de pierre et silex avec jambage harpé en brique abrité par une toiture en bâtière en tuile plate. Il est flanqué d'une remise à bois en brique, coiffée d'un appentis en tôle ondulée. Les deux anciens moulins possèdent encore leur roue hydraulique verticale par dessous, mais seule celle appartenant à l'édifice de 1869 fonctionne et alimente une dynamo de marine Westendorp, qui fournit une partie de l'électricité domestique en 110 volts. L'autre roue, en très mauvais état, n'a conservé que son moyeu. Elle est cependant toujours reliée à son grand volant vertical en fonte et alluchons en bois, qui assurait autrefois la transmission de l'énergie dans les étages.
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élévation
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élévation ordonnancée
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étages
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3 étages carrés ; étage de comble
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gros-oeuvre
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brique ; moellon ; pierre ; silex ; pan de bois ; torchis ; essentage d'ardoise ; béton ; parpaing de béton ; enduit ; ciment
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couverture (type)
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toit à longs pans ; pignon couvert ; croupe ; appentis ; toit en bâtière
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couverture (matériau)
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ardoise ; tuile plate ; tôle ondulée ; tôle nervurée
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propriété
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propriété privée
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type d'étude
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patrimoine industriel
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rédacteur(s)
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Fournier Bertrand
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référence
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IA60001602
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© Inventaire général ; © AGIR-Pic
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enquête
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2002
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date versement
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2004/09/21
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date mise à jour
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2005/01/10
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crédits photo
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Lefébure, Thierry - © Inventaire général, ADAGP
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Contact service producteur
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service producteur
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Conseil régional de Picardie - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 88, rue Gaulthier de Rumilly 80000 Amiens - 03.22.97.16.57
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