historique
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D'après J-F Massie, le développement de l'agglomération de Morlanne, site défensif installé sur une crête dominant le versant nord de la vallée du Luy de Béarn, s'effectue en deux temps : première période caractérisée par deux groupements inorganisés, l'un à proximité du château sur motte au sud, l'autre au nord autour de l'église sur motte elle aussi, de l'abbaye et du cimetière ancien. C'est ce que l'on appelle des "villages en tas". Les mottes de l'église et du château seraient antérieures au 12e siècle. La deuxième période voit s'organiser dans un espace vide entre le château et l'église un village-rue, tracé avant même d'être occupé : lots en forme de lanière étroite, fossés, enceintes palissadées, portes de ville. La création de ce castelnau s'effectua sous la protection et la surveillance du châtelain. Nous ne savons pas quand une seigneurie de Morlanne fit son apparition. De rares écrits signalent l'existence d'un Gaillard de Morlanne vers 1060. En 1230, un texte signale clairement l'existence d'une "fille du seigneur de Morlanne". Tout s'éclaircit quand Gaston III Fébus gouverne le Béarn de 1343 à 1391. Vers 1370 il fait construire pour son demi-frère Arnaud-Guilhem un nouveau château à l'emplacement de l'ancien par Sicard de Lordat. Durant cette époque Morlanne connaît son apogée. Dans le dénombrement général de 1385, Morlanne compte 72 feux soit environ 400 habitants et le village-rue est probablement en cours d'occupation. En 1549, 50 feux sont signalés. Durant les guerres de Religion, en 1569, l'église, déjà sûrement fortifiée avant l'époque de Gaston Fébus, se transforme en une véritable forteresse. Ce n'est qu'à partir du 17e siècle que Morlanne recouvre la paix intérieure. Au 19e siècle, les matériaux de la dernière porte de défense (située sur la rue entre la halle et l'école) serviront à la construction de l'école. En 1941, C. Lacoste souligne que le village conserve encore quelques vestiges de fossés. En 1969, le château, alors en ruines, est acheté et restauré par Raymond Ritter. Le village a conservé de son passé l'image d'un peuplement organisé. Toutefois les maisons béarnaises classiques des 17e, 18e, et 19e siècles ont remplacé les maisons plus anciennes, en transformant souvent la répartition parcellaire. Une route départementale a été percée en 1904 et passe désormais devant l'église paroissiale, modifiant sensiblement l'allure du village au nord.
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