description
|
Le logement individuel est la troisième échelle d’habitat proposée par l’agence Candilis pour le projet Toulouse le Mirail, à côté des grands immeubles (dont la hauteur varie entre 6 et 14 étages) et des petits immeubles comprenant 8 à 10 logements. Le lotissement est situé en périphérie du grand projet, au sud du quartier de Bellefontaine, et s’accroche aux quartiers pavillonnaires qui bordent la route de Seysses. Les architectes Georges Candilis et Paul Degrez signent en 1971 les plans de l’ensemble résidentiel pour le compte de la Société Civile Immobilière de Bellefontaine créée par Giesper Promotion. Le programme comprend la réalisation de 89 logements (T4 simplex et T6 duplex). Le lotissement est conçu comme un assemblage horizontal de maisons à patio, selon une trame proliférante. L’agence Candilis mène le projet en parallèle de recherches sur l’architecture de loisirs, notamment pour les projets de Leucate et Barcarès. Le logement type (et sa variation) est groupé par 4 avec les patios et celliers au centre. Ce module répété et assemblé forme des grappes ou « clusters ». Les garages et les stationnements aériens sont relégués en périphérie des habitations, au bord des rues (la résidence n’est accessible aux véhicules que depuis 2004-2005). Chaque maison est constituée selon un plan en L, autour d’un patio privatif, adjoint d’un cellier. Les pièces d’habitation sont tournées vers le patio, la porte d’entrée et la fenêtre de la cuisine sont les seuls percements sur l’extérieur. La maison modèle est un T4 simplex ; la variation est un T6, gardant l’agencement du T4, auquel est ajouté un étage comprenant deux chambres et une pièce d’eau. Les recherches sur l’habitat moderne au vingtième siècle auront souvent été faites autour de la question des loisirs. Candilis, qui a toujours revendiqué sa culture grecque dans ses compositions, fait ici la synthèse entre l’habitat de loisirs, ses racines grecques et le thème du cluster en Mat building développé par quelques-uns des membres du Team Ten. La composition par quatre maisons accolées par le patio, se décrochant, glissant groupe à groupe, faisait là une possibilité de jeu infini. Les espaces communs du lotissement étaient dédiés au départ aux jardins, rencontres et jeux d’enfants. En raison de dégradations récurrentes, la copropriété a progressivement instauré résidentialisation de l’ensemble par la création de haies arbustives sur les limites de propriété et la mise en place de barrières. DLAB 2017/02/07 : label Patrimoine du XXe siècle
|