|
|
Inventaire général du patrimoine culturel
|
édifice / site
|
demeure d'industriel dite Villa Oustau
|
localisation
|
Midi-Pyrénées ; Hautes-Pyrénées ; Aureilhan
|
aire d'étude
|
Hautes-Pyrénées
|
adresse
|
24 avenue Jean Jaurès
|
dénomination
|
demeure
|
parties étudiées
|
jardin ; écurie
|
partie(s) étudiée(s)
|
|
objets mobiliers
|
|
époque de construction
|
1er quart 20e siècle
|
année
|
1911
|
auteur(s)
|
Gély Paul Louis (architecte) ; Grabot (ferronnier) ; Gros Lucien (peintre) ; Gros Lucien (dessinateur) ; Grabot (serrurier)
|
personnalité(s)
|
Oustau Laurence (commanditaire)
|
historique
|
L'histoire de cette demeure est liée à celle de la famille Oustau, famille renommée d'industriels tarbais, représentée par Laurence Oustau (1835-1929) qui, avec deux amis, fonde en 1873 l'usine de briqueterie et céramique Oustau et la dirige jusqu'à sa mort. Avec sa famille, Laurence Oustau habite d'abord pendant 43 ans une maison modeste proche de l'usine. Le 23 février 1910, époque où la production de l'usine est en plein développement, Laurence Oustau acquiert de Jean-Marie Despaux un grand terrain, à quelques centaines de mètres de l'usine, pour édifier une villa qui corresponde au niveau de vie d'un riche industriel. Un projet daté du 1er juin 1910 et signé par l'architecte Saubusse n'est pas retenu. Il faisait la part belle au style régionaliste : tourelles, toits à forte pente et débordant sur aisseliers en bois, appareil réticulé, véranda vitrée, décoration sophistiquée. Seules les écuries, fonctionnellement reliées à l'usine, seront construites sur ses plans en 1911, dans un style éclectique. Le projet choisi pour la ville est dû à Paul Louis Gély, jeune architecte d'une trentaine d'années tout récemment diplômé. La construction est commencée en juin 1911 et s'achève deux ans plus tard. Dans sa mise en oeuvre sobre annonçant l'esprit du mouvement Architecture moderne, le bâtiment fait largement appel aux matériaux produits par l'usine : briques polychromes, pierre artificielle, carrelages muraux de céramique émaillée. Le décor intérieur comporte des boiseries moulurées et une ornementation en céramique émaillée constituant le catalogue d'une partie de la production de l'usine, produite en partenariat avec le peintre paysagiste pyrénéen Lucien Gros. Le travail de ferronnerie (baies, cage d'escalier) est dû au serrurier tarbais Grabot. Il a aussi réalisé la grille d'entrée. Parallèlement à l'usine restée en usage jusque dans les années 1990, la demeure, ses dépendances et son jardin sont restés dans la même famille jusqu'à la fin du 20e siècle. En 1992, la villa et son jardin sont acquis par la municipalité afin d'y installer un centre culturel (bibliothèque, école de musique). La villa et son décor ont été respectés par les aménagements consécutifs mais la construction d'un auditorium enterré sous le jardin a nécessité la disparition de l'ancien jardin d'hiver situé contre la façade est. La terrasse correspondante a été agrandie sur plusieurs mètres.
|
description
|
La villa est implantée au tiers occidental de la parcelle. La façade principale n'est pas orientée au sud vers les Pyrénées, comme la plupart des demeures tarbaises, mais à l'ouest, côté rue, dont elle est séparée par le jardin d'agrément. L'entrée est marquée par un perron d'entrée à colonnettes en retrait, formant loggia. Côté est, la façade arrière ouvre sur l'ancien verger et bénéficie aujourd'hui d'un large dégagement de terrain. La construction s'appuie sur un soubassement en pierre à bossage masquant un niveau de cave semi-enterré. Elle comporte un corps de logis rectangulaire à deux étages sur rez-de-chaussée surélevé, dont l'angle nord-ouest se distingue par son volume en tour (cage d'escalier). La toiture à fortes pentes abrite un haut comble. De type complexe, elle combine toit en pavillon à terrasse faîtière ornée de frises de crête en zinc (corps central, angle nord-ouest) et toit à longs pans avec demi-croupe (angle nord-est). La couverture est en tuiles en forme d'écailles. Le toit déborde largement sur des aisseliers en bois et s'interrompt au-dessus des fenêtres du deuxième étage, traitées en lucarnes rampantes. De hautes cheminées s'élèvent au-dessus du toit. Le corps de logis central est flanqué, côté sud, d'une aile rectangulaire en pierre reconstituée, de teinte blanche supportant, au niveau du deuxième étage, une terrasse panoramique ou solarium, bordée d'un garde-corps à balustres de grès. L'ensemble de la demeure est largement ajouré de baies. Les élévations du corps principal, en briques jaunes, sont traitées sobrement, en aplat. La brique rouge est utilisée en chaînes d'angle et en bandeaux entre les niveaux. Les encadrements de baies (plate-bandes à clé passante, piédroits harpés) sont peints en blanc. Il en résulte un effet de contraste discret. Quelques accents de relief sont introduits par les appuis de fenêtre légèrement saillants, sur consoles, et par la présence non régulière de balconnets ou de balcons de bois devant les baies du premier ou du deuxième étage. Le principal attrait de la demeure réside dans l'ornementation plaquée en céramique émaillée, directement issue, comme les matériaux de construction, des productions de l'usine. Ce décor, porté essentiellement sur les parties supérieures des murs, se décline en effets de mosaïque, en cabochons, en carreaux de céramique ornés de motifs végétaux : iris, chardons, rinceaux de feuilles et de fruits de marronniers, motifs prisés par l'ornementation Art Nouveau. A l'intérieur, les pièces principales se répartissent sur deux niveaux autour d'un vestibule de forme rectangulaire qui se prolonge à l'étage en mezzanine. Le décor de céramique s'y déploie largement, associé à des stucs (cheminées, plafonds), ainsi qu'à des lambris et boiseries sculptées (portes, cage d'escalier). Le deuxième étage propose des pièces plus modestes. Sur la façade nord, la verrière de la cage d'escalier est armurée par une structure en métal sur le thème typiquement Art Nouveau de l'enroulement de tiges avec feuilles et se termine par un motif d'iris stylisé.
|
plan
|
plan rectangulaire régulier
|
élévation
|
élévation à travées
|
étages
|
étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 2 étages carrés ; étage de comble
|
escaliers
|
escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en charpente, suspendu ; escalier hors-oeuvre : escalier droit, escalier symétrique, en maçonnerie
|
gros-oeuvre
|
pierre artificielle ; brique ; béton aggloméré ; maçonnerie ; bossage ; brique émaillée ; badigeon partiel ; carrelage mural en céramique
|
couverture (type)
|
terrasse ; toit brisé en pavillon ; toit à longs pans ; demi-croupe ; pignon couvert
|
couverture (matériau)
|
tuile en écaille
|
décor
|
céramique (étudiée dans la base Palissy) ; ferronnerie ; menuiserie
|
représentation
|
paysage ; marine ; allégorie ; ornement à forme végétale ; fleur ; feuillage
|
|
céramique : carrelage mural représentant des paysages des Pyrénées ; ferronnerie : ornement végétal à enroulement de tiges et de feuilles, se terminant en fleur d'iris
|
typologie
|
demeure d'industriel ; décor de céramique Oustau
|
propriété
|
propriété de la commune
|
protection MH
|
1994/08/26 : inscrit MH
|
|
Villa et son jardin (cad. AK 124, 504) : inscription par arrêté du 26 août 1994
|
type d'étude
|
patrimoine industriel ; enquête thématique régionale (jardins remarquables)
|
rédacteur(s)
|
Bonhôte Jérôme ; Fournier Claire
|
référence
|
IA65000436
|
|
© Inventaire général Région Occitanie ; © Conseil départemental des Hautes-Pyrénées
|
enquête
|
1997
|
date versement
|
2017/02/16
|
|
|
service producteur
|
Conseil régional de Midi-Pyrénées - Direction de la Culture et de l'Audiovisuel - Service Connaissance du Patrimoine 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - 05.34.45.97.33
|
autre dossier
|
dossier de protection
|
|