historique
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Les recherches documentaires et de terrain ont permis de dénombrer 45 sites de châteaux, maisons-fortes, manoirs, ou édifices fortifiés d'Ancien Régime. Sur ce corpus, 29 sites ont été recensés par Hervé Bouillac en 1994 dans le cadre d'un travail universitaire sur les sites fortifiés médiévaux du canton de Penne-d'Agenais. La douzaine d'édifices supplémentaires concerne de petits habitats seigneuriaux du 16e siècle (Labadie) , ou des constructions a novo effectuées aux 17e et 18e siècles (Lacam). La plus ancienne mention concerne le "castrum" de Penne, cité dès la seconde moitié du 11e siècle. Si de rares vestiges, à Pépinès et Noaillac, semblent antérieurs à la Croisade albigeoise et à la prise de Penne en 1212, les autres mentions de "castra" sont postérieures au milieu du 13e siècle (Pépinès, Frespech). Avec une résidence seigneuriale, un habitat subordonné et un ensemble de droits afférents, ces sites castraux répondent à la typologie habituelle du "castrum" agenais, telle que définie par le médiéviste Pierre Simon. Cependant, d'autres sites qui présentent probablement des caractéristiques analogues, comme Puycalvary ou Noaillac, ne sont pas mentionnés comme tels dans la documentation. A l'inverse, le "castrum" de Castelgaillard est alors une simple défense avancée de Penne. A la fin du 13e siècle, un petit groupe nobiliaire de familles souvent apparentées, comme les Lustrac, Paga, Palazols ou Latour, jusqu'alors établi dans des tours chevaleresques (Noaillac, Latourre) , implante à proximité de barrages édifiés sur le Lot par le pouvoir royal auquel il usurpe les droits, quelques maisons fortes, notamment à Lustrac et Rigoulières. Dans le conflit de la guerre de Cent Ans, ces sites devenus stratégiques, sont fortifiés en 1372. De nouvelles résidences sont établies sur les bords du Lot durant la seconde moitié du 15e siècle (Escoute, Ferrassou, Frézapa, les Ondes, Rivals) , mais aussi sur les coteaux (Cessac) : cette période de reconstruction postérieure à la guerre de Cent Ans est marquée par une immigration de familles nobles issues du Rouergue, qui s'installent dans de petits repaires fortifiés (Cadrès). La première moitié du 16e siècle voit l'établissement de grands châteaux, soit tenus en coseigneurie comme Noaillac, soit édifiés par des membres de lignée aristocratique, comme les Raffin à Puycalvary, ou comme l'évêque d'Agen pour le château-clocher d'Hautefage. Le 17e siècle est surtout une période de modernisation et d'agrandissement d'anciennes résidences, par l'adjonction de nouveaux corps et l'aménagement d'escaliers (Rigoulières, Laval, Château de Trentels...). Outre quelques travaux ponctuels au 18e siècle, quelques maisons nobles sont largement reconstruites (Villesèque, Lamassas, Lacam). Plusieurs demeures de notables du 18e siècle figurent comme chefs de fief sur les cartes de Cassini et Belleyme (Labro, Beaujoly). Le manoir de Cadrès a été totalement réédifié au 19e siècle, dans un style pittoresque.
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