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En 1968, M et Mme Moussion habitent alors Toulouse, où M. Moussion possède son cabinet de médecine. Sa femme, Elise, est artiste et a étudié aux Beaux-arts de Toulouse où elle a rencontré les architectes Paul Gardia et Maurice Zavagno. Les Moussion décident donc de leur confier le projet de réalisation d’une maison familiale sur un terrain à Vigoulet- Auzil, choisi pour sa proximité avec Toulouse et la tranquillité du site. L’architecte Paul Gardia se charge particulièrement du projet, laissant à Maurice Zavagno la responsabilité d’autres réalisations en cours. Les plans sont datés de 1969 et le chantier débute la même année. Il sera marqué par les décès de Paul Gardia et de l’entrepreneur et de son fils. Ces disparitions vont entraîner des erreurs, notamment une implantation du plancher bas de 20 cm plus haut, engendrant une suite d’adaptations nécessaires sur l’ensemble des niveaux ; de nombreuses malfaçons sont aussi constatées. Le programme comprend la réalisation d’une maison familiale pouvant accueillir le couple et ses trois enfants, ainsi qu’un atelier d’artiste pour Mme Moussion. La parcelle est un grand terrain boisé, bordé sur un côté par la route départementale et situé entre les hameaux de Vigoulet et d’Auzil. L’habitation est composée de deux séjours, d’une cuisine, de quatre chambres, d’un garage, d’une chambre de bonne et d’un atelier d’artiste. Elle se développe principalement sur un étage, complété d’un séjour enterré et de l’atelier d’artiste en mezzanine. Le plan de la maison semble être conçu à partir d’un triangle équilatéral, multiplié et assemblé. Au centre se trouve le foyer, contenu dans un triangle équilatéral, autour duquel se développent sur trois niveaux les deux séjours et l’atelier. Une passerelle, en surplomb du séjour bas, conduit à la cuisine. Le séjour enterré est prolongé d’une terrasse. Les chambres sont distribuées par un couloir commun. La logique de conception à partir du triangle donne une forme complexe d’allure dynamique. Cette logique est répercutée dans le dessin des détails : marches d’escaliers biaises, angles des murs et poteaux de section biaise. La maison est construite en murs de béton banché laissé brut à l’intérieur comme à l’extérieur. L’ensemble est couvert de plusieurs grands toits en simple pente, en tuiles canal. Le sol intérieur des pièces de jour est en tommettes de terre cuite. Un grand pan de mur en claustra de terre cuite vient en avant des grandes menuiseries du séjour et de l’atelier sur la façade sud, permettant de filtrer la lumière. DLAB 2017/02/07 : label Patrimoine du XXe siècle
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