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Réponse n° 24

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site L'écart, puis le lotissement et la station balnéaire du Bois-de-Cise
localisation Picardie ; Somme ; Ault
aire d'étude Côte picarde
lieu-dit Bois-de-Cise
dénomination écart ; lotissement ; station balnéaire
parties non étudiées chapelle ; hôtel de voyageurs
époque de construction 4e quart 19e siècle ; 20e siècle
année 1898
historique La station balnéaire du Bois-de-Cise est issue du lotissement d'une valleuse boisée. Cette dernière faisait partie d'une forêt plus vaste, dont la taille n'a cessé de s'amenuiser depuis les défrichages des moines bénédictins au cours du Moyen Age et leur mise en culture progressive (source : Monborgne). On trouve encore non loin du Bois-de-Cise les bois de Rompval (commune de Mers-les-Bains) et celui de Lamotte (commune de Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly), dépendant de cette même forêt ancienne. Sous l'Ancien régime, le Bois-de-Cise, terrain de chasse, appartient à la Chatellenie d'Ault dont dépend aussi le château de la Motte (reconstruit après 1794, commune de Saint-Quentin-La-Motte-Croix-au-Bailly). Des guides touristiques nous précisent l'historique des terrains au 19e siècle, avec quelques incertitudes : le bois appartenait à l'origine à la famille Delorgne (ou Delegorgue ?) de Souplicourt ; en 1853 (ou 1863), il passe entre les mains du président de la Chambre de commerce de Dieppe, un certain Saint-Hilaire-Dufour, qui en fit un rendez-vous de chasse. Ce dernier le cède en 1883 à M. Chardin, demeurant au Tréport (Seine-Maritime). Jean-Baptiste Theulot, marchand de vins à Mercurey (Saône-et-Loire) et neveu de Louis Gros, fondateur de la station voisine d'Onival (commune d'Ault), achète ses premiers terrains du Bois-de-Cise vers 1896 (imposition du cadastre en 1899), à ce même Chardin (source : matrices cadastrales des propriétés non bâties). Un cahier des charges est établi le 5 février 1898, réglementant le lotissement de près de 500.000 mètres carrés de terrains, divisés en 400 lots dont la superficie varie de 180 à plus de 1700 mètres carrés, les prix variant selon la situation sur le site, de 8 à 25 francs le mètre carré en 1898 (source : Theulot et Monborgne). Un bureau de vente est établi à Paris (8 rue Rossini) et un guide touristique à but promotionnel est écrit par Theulot vers 1898. A sa disparition, Jules Froideval, propriétaire de la villa Marcelle, poursuit l'action de Theulot en qualité d'agent immobilier (il s'installe dans une extension de la villa La Pervenche). Afin d'organiser au mieux le devenir du lotissement, l'ensemble des propriétaires se réunit en un Syndicat en 1912 (source : Monborgne), modifié en Association syndicale autorisée par l'arrêté du 27 septembre 1937. Sa mission est 'l'acquisition, l'entretien, l'amélioration et l'administration des rues privées du lotissement'. Depuis sa création, elle a aussi assuré la préservation du site, tant dans l'aspect du paysage naturel que de la gestion du bâti. Afin de surveiller les villas en l'absence des propriétaires, deux gardes sont employés dès la mise en place du lotissement : Theulot leur construit chacun une 'maison de garde', à l'entrée du bois (voir : La Roseraie, actuellement La Bottière) et près du square Pomeranz (voir : Les Lutins). D'importants travaux d'aménagement sont effectués sur le site afin de le rendre accessible et habitable. Une des premières tâches est en effet de tracer des voies de desserte et de faciliter l'accès à la plage en pratiquant une large entaille dans la falaise. Le lotissement de la valleuse boisée, isolé de toute autre agglomération, devient une station balnéaire à part entière. Afin de satisfaire les nouveaux propriétaires et baigneurs, divers aménagements supplémentaires sont nécessaires, comme la construction d'un hôtel de voyageurs et d'un casino en front de mer (non réalisés), ou la mise en place de tramways électriques (non réalisés). L'électrification est effective à partir de 1931 grâce à une société composée de propriétaires du Bois-de-Cise. L'eau courante, prévue par Theulot dès 1898, est captée à Ponts-et-Marais, canton d'Eu, à la source du Minon, distribuée par la Compagnie des Eaux de Picardie (un château d'eau est construit à Saint-Quentin-la-Motte en 1903). Les bains de mer sont facilités grâce à la construction de cabines de bains en bois, disposées le long de la f alaise, en hauteur, afin de ne pas subir les assauts des vagues. Jean-Baptiste Theulot est le premier à construire sur le site : vers 1896 (imposition du cadastre en 1899), il se fait construire un 'bureau' (1825 C 550) et une 'maison' (1825 C 551), édifices déclarés détruits en 1902 dans les matrices cadastrales. L'hôtel du Casino est construit vers 1898 pour Louis Laignel et Emmanuel Roche demeurant à Paris, afin d'accueillir les premiers baigneurs. Le dépouillement des matrices cadastrales montre que 84 édifices ont été construits entre 1896 et 1951. Une analyse plus fine montre que la majorité a été construite au cours du 1er quart du 20e siècle, et plus précisément avant 1918 : 60 sont construites avant 1918, 14 au cours de l'entre-deux-guerres et 10 entre 1945 et 1951. Au cours de la Première Guerre mondiale, les activités balnéaires sont freinées : les hôtels et villas sont réquisitionnés afin d'héberger des réfugiés du Nord de la France et de Belgique, ainsi que les combattants blessés. Des troupes belges font du bois un camp d'entraînement. La période de l'entre-deux-guerres est caractérisée par une lente reprise des activités. De nouvelles constructions émergent dans un style et des volumes différents, souvent conçues par des entrepreneurs. Mais ce nouvel élan est brisé par la Seconde Guerre mondiale et la station est occupée par l'armée allemande à partir de juin 1940. La plage est couverte d'asperges de Rommel, des arbres du bois sont coupés et l'ensemble du lotissement est miné. L'escalier d'accès à la mer est dynamité, le casino est totalement détruit pour récupérer le bois de construction. Les villas sont réquisitionnées : le mobilier est déplacé, les maisons sont vidées de leur bois (planchers, portes), voire détruites en raison de leur position stratégique. Seules les villas abritant les commandantur échappent aux dégradations. Un rapport d'après guerre relate que sur les 90 villas du bois, 13 ont été complètement rasées (source : Monborgne), dont : le Geai bleu, l'Abri, Marie-Stella, La Rafale, Marguerite, La Brise, La Tosca, La Belle Hortense, Les Jonquilles et Tercelin. D'autres, soit une cinquantaine de maisons, sont tout ou partie sinistrées (voir : Lumen). Le 24 septembre 1943, le Bois-de-Cise est évacué par l'armée allemande, le déminage du bois et des propriétés privées est achevé le 20 décembre 1945. Progressivement, les édifices sont restaurés (Les Charmilles, Marie-Pierre...) ou reconstruits (Le Geai Bleu, Rayon Vert....) grâce aux dommages de guerre à partir de l'année 1949. Par ailleurs, grâce aux dommages de guerres, les épis en maçonnerie protégeant la falaise sont reconstruits en 1952 et au milieu des années 1960, l'escalier de descente à la mer est réaménagé. Le camping fait son apparition après 1945 : toléré sur quelques parcelles vides, il est rapidement interdit à la fin des années 1960, le bois étant inscrit le 22 juin 1959 au titre de la loi du 2 mai 1930, sur demande de l'Association Syndicale autorisée. Cette protection a pour but d'éviter son déboisement, de même que la construction d'édifices inesthétiques entraînant la destruction d'arbres existant. Un nouveau cahier des charges est établi en 1960, puis le 15 décembre 1970. En 1953, l'ensemble des voies du Bois-de-Cise deviennent communales. Leur entretien incombe à la commune d'Ault, mais face au coût financier, il est décidé en 1955 que les sentiers et les allées soient entretenus par l'Association syndicale (un garde cantonnier est employé depuis 1914). L'avenue centrale est quant à elle classée voie départementale. Le square Dusautoy, propriété privée de la famille Pomeranz, est laissé à disposition du public, avec pour obligation de le destiner aux jeux et sports ; en 1978, il est acheté par la commune d'Ault qui est chargée de son entretien. La même année, l'Association syndicale autorisée acquiert les terrains situés à droite du square (actuels terrains de boules) ainsi que les terrains de descente à la mer.
description Le lotissement occupe la totalité de la station balnéaire du Bois-de-Cise, dont il est à l'origine. Situé au sud du Bourg d'Ault, il en est totalement isolé. Le lotissement, de type paysager, est implanté sur le périmètre d'un bois naturel, situé dans le creux d'une valleuse.
type d'étude patrimoine de la villégiature (la Côte picarde)
rédacteur(s) Justome Elisabeth
référence IA80001254
  © Inventaire général ; © Conseil général de la Somme ; © SMACOPI
enquête 2002
date versement 2008/06/28
date mise à jour 2011/09/26
crédits photo Monnehay-Vulliet, M.-L. (reproduction) - © Inventaire, général, ADAGP ; © SMACOPI ; © AGIR-Pic
 
dossier en ligne
Contact service producteur
service producteur Conseil régional de Picardie - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel
88, rue Gaulthier de Rumilly 80000 Amiens - 03.22.97.16.57
 
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Requête ((station balnéaire) :DENO )
Relations Synonymes=1 Spécifiques=9 Génériques=0