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Réponse n° 599

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site marbres et marbreries du Jura
thèmatique marbres et marbreries du Jura
localisation Franche-Comté ; Jura
aire d'étude Jura
dénomination usine de taille de matériaux de construction ; carrière
époque de construction 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle
historique Le Jura est renommé pour ses calcaires (qui ont donné son nom à une période géologique) , dont certains ont une dureté et une coloration suffisante pour, une fois polis, rappeler le marbre. Des pierres marbrières ont donc été extraites dans 66 de ses 543 communes (71 en y incluant l'albâtre gypseux, seul adapté à la statuaire) et ce, de manière avérée, depuis la fin du Moyen Age. Essentiellement religieuse, la production marbrière jurassienne de la Renaissance joue volontiers sur une polychromie fondée sur trois couleur : le rouge de la pierre de Sampans, le noir de Miéry et le blanc (marbre d'Italie ou autre). Le 18e siècle voit un élargissement de l'éventail des couleurs et des productions (avec toutefois une nette prédominance des cheminées, des autels et des bénitiers). Au siècle suivant, la production est sérielle, colorée et diversifiée : les chemins de fer amènent des marbres des pays voisins travaillés pour produire en série cheminées, dallages et revêtements muraux, devantures, salles de bains, etc. Le développement proprement industriel de cette activité date de la seconde moitié du 19e siècle, lorsque la demande est stimulée par la prospérité économique, l'expansion des moyens de transport (voies ferrées et canaux) , la rénovation des grandes villes (le Paris haussmannien par exemple) et la généralisation du " confort moderne " (multiplication des cheminées dans les appartements, etc.). Cette industrie a laissé des traces - carrières et usines dans trois zones principalement : la région doloise où la commune de Sampans comptait 15 carrières en 1812 et celle de Damparis 17, la région de Chassal et Molinges (au sud-ouest de Saint-Claude) où une brocatelle (marbre bréchique) est découverte en 1768, celle de Saint-Amour où l'industrie marbrière apparaît au 16e siècle puis est réintroduite en 1815. Dans cette dernière zone, l'industrie redémarre réellement en 1864-1865 sous l'impulsion de Maurice Célard à Saint-Amour et de Pierre Mourlot dans le village voisin, Balanod. Les deux communes vont ainsi totaliser une quinzaine d'établissements, occupant plus de 120 personnes (sans compter les carriers ni les polisseuses à domicile) : six scieries, modernisées durant les décennies 1880-1890 et localisées dans d'anciens moulins, et une dizaine de marbreries. Dans la région doloise, deux établissements se distinguent au 19e siècle : l'entreprise Ragoucy, de Belvoye (commune de Damparis) , et la Société d'Exploitation des Carrières de Tinseau, fondée en 1857, d'une autre envergure. Reprise en 1870 par un parisien, Adolphe Violet, cette dernière emploie jusqu'à 500 personnes avant de disparaître au cours de la décennie 1890. A Molinges, à la société Dargaud et Compagnie fondée en 1849 succède à partir de 1865 la Compagnie de la Marbrerie de Molinges, d'Emile Gauthier. Son fils Nicolas développe l'affaire, exploitant la brocatelle de Chassal mais acquérant aussi, ou louant, des carrières à Pratz et Viry (Jura) , Uchentein et Balacet (Ariège) , Cazedarnes et Cessenon (Hérault) , Baixas (Pyrénées-Orientales) et Cesana Torinese (en Italie, face à Briançon). Employant jusqu'à 120 ouvriers, la société peut ainsi proposer à ses clients de choisir entre 140 variétés de roches différentes. Le ralentissement des grands chantiers de construction parisiens, l'arrivée en force de nouveaux matériaux industriels et de nouveaux éléments de confort (chauffage central notamment) , les deux conflits mondiaux, la nécessaire mécanisation de l'extraction (pour des roches qui ne s'y prêtent pas forcément) et de la fabrication sont autant de facteurs expliquant le déclin de la marbrerie jurassienne, encore aggravé par le traité de Rome (1957) qui valide la disparition des barrières douanières. La concurrence de pays mieux armés, comme l'Italie, entraîne la disparition d'une bonne partie de l'industrie marbrière française. Dans le département, la société Ragoucy (devenue Société anonyme des Carrières et Usines de Belvoye et Corgol oin) disparaît en 1923 et seuls quelques ateliers artisanaux subsistent alors près de Dole. Reprise en 1920 par la société lyonnaise des Marbres, Pierres et Granits, elle-même absorbée en 1972 par le groupe Rocamat, l'usine de Molinges ferme en 1984 tout comme la carrière de Chassal, qui était exploitée en souterrain depuis 1928 (deux extractions ponctuelles à ciel ouvert ont encore été pratiquées en 1988 et 1996). Dans la dernière zone, des trois établissements restant dans les années 1920-1930 (Carron et Célard à Saint-Amour et Yelmini Artaud à Balanod) , seul le dernier va résister grâce, notamment, à sa carrière de " Bleu de Savoie " (Aime, Savoie). Rachetant ses concurrents malheureux, il va finalement rationaliser sa fabrication en construisant une nouvelle usine à Saint-Amour, dernier représentant de cette industrie.
description Les carrières marbrières jurassiennes était exploitées à ciel ouvert : les morts terrains (" découverte ") étaient dégagés puis, suivant la topographie, la disposition des bancs de pierre et l'évolution des techniques, l'extraction se faisait en gradins ou en fosse (comme à Damparis, Graye-et-Charnay et Pratz par exemple) , nécessitant alors des grues pour sortir les blocs ébauchés. La carrière de Chassal fait exception : la valeur du matériau a permis une exploitation souterraine, à piliers perdus. Le travail du marbre s'effectuait ensuite successivement en deux lieux : la scierie et la marbrerie. Dans la première, les blocs sont rescindés en blocs plus petits ou débités en plaques (" tranches ") à l'aide d'un châssis de scie multilames (" armure "). Ils peuvent alors être mis en forme dans l'atelier des marbriers, où se pratiquent débitage, moulurage, perçage, tournage, masticage, polissage, etc. Les usines sont situées à proximité immédiate d'un cours d'eau, nécessaire à la fois comme source d'énergie (pour actionner roues hydrauliques ou turbines) et pour la fabrication : à l'origine, le marbre n'est pas coupé mais usé par le frottement d'une lame en acier sur du sable arrosé d'eau. De nos jours, le travail avec des lames diamantées s'effectue encore en voie humide. Le bâtiment de la scierie est généralement à deux niveaux : les châssis multilames au rez-de-chaussée et leur système de descente des lames à l'étage. A Saint-Amour, il reprend le volume général et l'aspect des fermes bressanes voisines. Celui de la marbrerie associe de vastes ateliers largement ouverts, où prennent place les débiteuses et les grands polissoirs à plat, à un atelier plus fermé, où les marbriers travaillent avec un outillage à main. Le poids du matériau fait réserver les niveaux supérieurs au stockage des fournitures, des gabarits et autres modèles. Il requiert d'ailleurs généralement un système de transport et manutention performant (pont roulant, chariots sur rails, etc.) , l'usine ayant de toutes manières besoin de beaucoup d'espace pour stocker blocs et tranches.
type d'étude patrimoine industriel
rédacteur(s) Poupard Laurent
référence IA39001234
  © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
enquête 1988
date versement 2009/12/10
date mise à jour 2011/09/26
crédits photo Sancey, Yves - © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine, ADAGP
 
dossier en ligne
service producteur Région Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine
4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.63.64.20.00
 
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Requête ((Jura) :LOCA )
Relations Synonymes=1 Spécifiques=9 Génériques=0