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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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distillerie d'eau-de-vie de canne à sucre dite Usine du bagne de Saint-Maurice, actuellement scierie
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localisation
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Guyane ; Saint-Laurent-du-Maroni
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aire d'étude
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Saint-Laurent-du-Maroni
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destinations successives
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scierie
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dénomination
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distillerie
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époque de construction
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4e quart 19e siècle
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auteur(s)
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maître d'oeuvre inconnu
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historique
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Le pénitencier agricole de Saint-Laurent-du-Maroni fut créé en 1858 dans le but de mettre en valeur l'ouest guyanais. Les transportés de catégorie I et les libérés (astreints à résider en Guyane un temps égal à leur peine s'ils avaient été condamnés à moins de 8 années de travaux forcés, toute leur vie s'ils avaient été condamnés à davantage) pouvaient recevoir une concession de terre et devenir des colons. Vers 1878, l'administration pénitentiaire créa l'usine à sucre et à rhum de Saint-Maurice qui avait pour charge de subvenir aux besoins en sucre et en rhum de l'ensemble des bagnes de Guyane. Cependant, l'usine connaissait des problèmes de fonctionnement et d'écoulement de sa production sur les marchés locaux et nationaux, et en 1880, l'usine passa sous gestion communale. Les cannes étaient achetées par le régisseur de l'usine aux concessionnaires de Saint-Maurice et de Saint-Jean, à un prix fixé selon la qualité de la canne, de 7 à 15 francs les 1.000 kg. L'usine fut la première distillerie de Guyane a produire du rhum, c'est-à-dire une eau-de-vie obtenue à partir du jus frais de la canne à sucre. L'usine employait un régisseur, responsable du bon fonctionnement de l'usine, un mécanicien, un distillateur, des magasiniers, un tonnelier et une main-d'oeuvre pénale. Cependant, la main-d'oeuvre ne montrait pas un grand enthousiasme à la culture des champs, et lorsque l'administration communale décida, en 1904, de créer un concours agricole pour récompenser les meilleures concessions, aucun prix ne fut distribué et le concours fut abandonné. Par ailleurs, l'usine fonctionnait en sous-capacité, les concessions ne fournissant pas assez de cannes pour permettre à la distillerie de fonctionner toute l'année. En outre, peu à peu les machines tombèrent en panne et les pièces de rechange mirent plusieurs années à arriver (la commande fut passée en 1902, les pièces arrivèrent en 1904). A cela s'ajoutait un marché restreint et une concurrence locale et nationale très forte. En 1906, l'administration communale décida la fermeture de l'usine. Le site est actuellement occupé par une scierie.
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description
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L'ensemble des bâtiments de la distillerie a disparu aujourd'hui sous l'actuelle scierie de Saint-Maurice. Toutefois, nous possédons des dessins à la mine de plomb de l'usine datant de 1884. On peut y observer un ensemble de 5 bâtiments disposés selon un plan en U. Trois des bâtiments semblent être bâtis en pan de bois avec un toit à longs pans en bardeaux. Un grand bâtiment, clôturant la cour, semble être la distillerie. Il était bâti en maçonnerie et possédait 3 cheminées. Le dernier bâtiment abritait la canne à sucre. C'est un hangar dont les poteaux sont en bois et le toit en bardeaux. Un lanterneau coiffait la toiture. Deux cheminées encadraient le hangar. Des archives de la commune pénitentiaire nous indiquent quelques machines ayant fonctionné dans l'usine. Les cannes étaient broyées par un appareil Defcheur Faure associé à un tablier métallique de 20 m de long ; le jus était cuit dans une machine Fin et Christ ; la colonne à rectifier était de la marque Savals. Il y avait 11 cuves à fermenter de 10.000 litres chacune.
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état
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détruit
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propriété
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propriété privée
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type d'étude
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patrimoine de l'industrie de la canne à sucre
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rédacteur(s)
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Cazelles Nathalie
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référence
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IA97300235
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© Inventaire général
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enquête
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2001
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date versement
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2002/12/20
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service producteur
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Conseil régional de Guyane - Service chargé de l'Inventaire 95, avenue du Général de Gaulle - BP 11 97321 Cayenne - 05.94.25.54.00
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