historique
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Couvent d'annonciades célestes fondé à Nancy en 1616, une dizaine d'années après la création de l'ordre (1604). Après une 1ère installation dans une maison de la rue Saint-Dizier, les religieuses achètent et reçoivent en don jardin et maisons entre les rues Saint-Dizier et des Quatre Eglises, constituant un vaste espace sur lequel elles font élever leur couvent entre 1617 (?) et 1633. En 1626 l'église est achevée, en 1628 un corps de logis pour l'infirmerie est construit, augmenté d'une pharmacie en 1631 ; entre 1633 (projet) et 1663 est construite une galerie d'arcades en bois servant de cloître. La disposition de l'ensemble est connu pour le 18e siècle, par le plan de Nancy de Belprey (1754), un croquis et une description réalisés pour la vente révolutionnaire (AD 54 1 Q 481, 482) ainsi qu'un croquis conservé dans le dépôt d'Art sacré de Langres (publié par Julie Piront, Empreintes architecturales de femmes sur les routes de l'Europe -étude des couvents des annonciades célestes fondées avant 1800- thèse en vue de l'obtention du grade de Docteur en Histoire, art et archéologie, Université catholique de Louvain, 2013). Le portail d'entrée se trouvait sur la rue des Quatre Eglises, il ouvrait sur une cour encadrée d'un côté par un bâtiment occupé par le logement des tourières et les parloirs et de l'autre par l'église. Consacrée en 1626, celle-ci se composait d'une nef unique (comme toutes les églises des annonciades célestes non destinées à accueillir beaucoup de fidèles), sa façade latérale percée de quatre hautes baies s'élevait sur la rue actuelle des Quatre Eglises et sur un jardin potager intérieur bordé sur le côté nord-ouest par un bâtiment conventuel qui comportait, en enfilade, ouvroir, salle capitulaire, réfectoire et cuisines au rez-de-chaussée, cellules des religieuses au 1er étage. Ce bâtiment se prolongeait par un corps en retour sur la rue Saint-Dizier qui contenait des dépendances (four, fournil, réserves, buanderie, poulailler, étable de porcs, hallier, bucher...) accessibles depuis la rue Sant-Dizier par un porche encadré de maisons de rapport louées par les religieuses à des particuliers. Des travaux importants de rénovation ont lieu durant le 18e siècle. Une 1ère campagne se déroule durant les années 1730, le bâtiment des parloirs étant réhabilité "depuis la cave jusqu'au grenier du dehors pour la ruine et le danger que menaçoit ce corps de logis, tant en la voute de la cave qu'aux escaliers, jambages et seuils de portes, plafons, paveés" (AD 54 H 2365), la charpente et la toiture d'ardoises restaurées, les arcades du cloître reconstruites en bois. Vers 1760 de nouveaux travaux ont lieu "savoir du grand pan de la toiture de l'église, de l'ouvroir, poil [poële], noviciat, escaliers" (AD 54 H 2365), un nouvel autel en marbre (dessin conservé en collection particulière) est mis en place dans l'église. En 1710 conformément à l'ordonnance du duc Léopold imposant de construire à l'emplacement des cours et jardins en alignement sur la rue, les religieuses auraient cédé, selon l'historien Lionnois (Histoire des villes vieille et neuve de Nancy, depuis leur fondation jusqu'en 1788, 200 ans après la fondation de la Ville-Neuve : tome 3. Nancy : Haener Père, 1811. p. 137) une partie de leur terrain à Edouard de Warren qui y fait construire une maison (à l'angle de la rue de la Salpétrière IA54003423). En 1759 les religieuses font construire quatre maisons locatives sur la rue Saint-Dizier (détruites), suite à une demande du duc Stanislas, par l'architecte Joseph Mutlot (père d'une religieuse de la communauté, il travailla gratuitement et fut enterré dans l'église en 1766) ; le plan de l'une d'elles a été dressé en 1792 par l'architecte Miromesnil dans le cadre de l'estimation des biens du couvent (AD 54 1 Q 481-2). En 1789, l'établissement comptait 33 religieuses observant une stricte clôture (25 soeurs de choeur, 8 soeurs converses) et 2 soeurs tourières externes (d'après Pfister Christian, Histoire de Nanc y : tome 2. Nancy : Berger-Levrault, 1909, p.924). En 1794 le bâtiment fut vendu en 8 lots selon le projet établi 2 ans auparavant par l'architecte Poirot (AD 54 1 Q 481-2), l'église détruite peu de temps après, le bâtiment conventuel fit place à de nouvelles constructions dès le début du 19e siècle (79-85 rue des Quatre Eglises) qui effacèrent progressivement et entièrement les vestiges du couvent.
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