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Réponse n° 73

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site présentation de la commune de Tomino
localisation Corse ; Haute-Corse ; Tomino
aire d'étude Capobianco
historique Le nom de Tomino apparaît dans des documents très anciens, notamment en 1115 lorsque l'évêque de Mariana, Ildebrandus, donne l'église San Nicolao de Tomino à l'abbaye bénédictine érigée sur l'ilot de la Gorgona qui fait face à la ville de Livourne. Dès le milieu du 13e siècle, Tomino fait partie de la seigneurie Da Mare. Aucune construction fortifiée d'époque médiévale n'a cependant été retrouvée. De même, les éléments architecturaux antérieurs au 17e siècle sont rares, en dehors des deux tours du hameau de Poggio, remontant au 16e siècle. Quelques maisons, passages voûtés et anciennes niches à pot de chambre témoignent de l'architecture traditionnelle de la période "moderne". L'église San Nicolao, qui dépend de l'abbaye de la Gorgona jusqu'en 1425, passe sous la juridiction des Chartreux de Calci, près de Pise, qui nomment son curé et fondent un hospice à Tomino. Ce petit établissement accueille les religieux envoyés pour gérer les nombreuses propriétés que la Chartreuse possède dans le nord de l'île. Au 16e siècle, plusieurs chapelles du Cap Corse dépendent toujours de l'église San Nicolao dont elles sont les "annexes". A cette époque, Tomino est le siège d'une piève, et elle le reste jusqu'à la fin du 18e siècle. A partir de 1758, le Cap Corse devient le théâtre de nombreux affrontements entre les troupes génoises et corses. Au Nord-Est, le contrôle de Macinaggio devient un enjeu capital ; le port est fortifié et une garnison y est établie, ultime repli pour les génois, après l'abandon de Rogliano. Deux fortins, portant le nom de Santa Catarina et San Giuseppe sont construits, le premier sur une petite éminence dominant Macinaggio au Sud, le second un peu plus haut, sur la colline de Bucino. Pascal Paoli, venu en personne superviser les opérations en août 1761, s'installe à Tomino (dans la maison Marini, de Poggio, selon la tradition orale). Le village devient une base des nationaux, qui y maintiennent une forte garnison, commandée par quelques-uns des principaux chefs. Le 29 août, le général y convoque une assemblée des communautés de la côte Est du Cap Corse, pour mobiliser les énergies et coordonner les actions. Les combats font ainsi plusieurs dizaines de morts dans les deux camps (les registres paroissiaux de Tomino en portent la trace, notamment pour la bataille d'août 1761, complétant les informations des Ragguagli dell'isola di Corsica, journal de la Corse indépendante). Cependant, peu après son arrivée, Paoli quitte Tomino pour Rogliano où il demeure plusieurs mois. Ce départ aurait été dû à une certaine opposition de la population envers le Général, après qu'il ait envoyé fondre à l'hôtel de la Monnaie de Murato un tabernacle en argent massif, légué quelques années plus tôt par Giovan Battista Filippi, un riche Tominais décédé au Pérou. Bombardé par les galères génoises en mars 1762 -sans grand dégât- le village aurait été ceint de murailles dans les mois qui suivent. Il ne reste rien aujourd'hui de ces fortifications ainsi que des ouvrages défensifs construits sur le flanc de la colline de Bucino. En 1646, Tomino est peuplé de 460 habitants, 552 en 1770, le maximum démographique est atteint en 1881, avec 716 habitants. La population qui s'élève à 520 habitants en 1906, se maintiendra à ce niveau pendant une vingtaine d'années puis connaît une forte décroissance, au cours de la seconde moitié du 20e siècle. En 1999 la commune compte seulement 193 habitants, ce chiffre semble s'être stabilisé durant la première décennie du 21e siècle, en 2011 Tomino est peuplée de 204 habitants.
description Dominée au Sud-Ouest par le Monte di A Funa (444 mètres) et bordée à l’Est par la mer Tyrrhénienne, Tomino fait partie du canton de Capobianco et de la Communauté de Communes du Cap Corse. La plus petite commune de la microrégion (580 hectares) compte six hameaux : Valle, Costa, Stoppione, Mandolacce, Poggio et la partie sud de Macinaggio. Dans la campagne, de très nombreuses « canive », édifices agricoles destinés au pressage du raisin sur le lieu même de la récolte, attestent de l’importance de la culture de la vigne à Tomino. Il s’agit d’une quasi-monoculture puisqu’en 1770 la vigne représente 80 % des surfaces cultivées et 30 % de la superficie communale, soit 170 hectares environ. En dehors du muscat, le vin est presque exclusivement blanc. On l’exporte directement après les vendanges, sous forme de moût. Spécificité de la pointe du Cap Corse, en particulier à Tomino et Rogliano, on y mêle une partie de vin cuit, ce qui permet d’en augmenter le degré d'alcool et d’assurer une meilleure conservation. Plusieurs auteurs des 17e et 18e siècles évoquent la qualité des vins produits et l’importance de leur exportation. Les Tominais sont d’excellents marins et vendent leur vin à Gênes, Rome et surtout Livourne, d’où il passe ensuite vers l’Europe du Nord (Hollande, Angleterre…), ramenant au village céréales et produits manufacturés. Ce commerce participe à l’enrichissement de plusieurs familles. Le restant des terres cultivées est essentiellement dévolu à l’oliveraie. En 1770, Tomino compte 5504 pieds d’oliviers (soit un peu plus qu’à Rogliano, alors que cette dernière est cinq fois plus grande), concentrés sur 30 hectares. On cultive aussi quelques pieds de mûriers, mais aucune céréale. Toujours en 1770, on dénombre 70 brebis et 249 chèvres, occupant trois à quatre bergers, une centaine de cochons et un demi-millier de poules. On compte enfin 8 chevaux et 131 ânes. La commune compte également deux moulins hydrauliques au milieu du 18e siècle, situés sur le ruisseau de Gioielli. Dès le milieu du 18e siècle, une mine d’antimoine est identifiée sur le territoire communal (au lieu-dit Castellese), mais elle ne fera jamais l’objet d’une véritable exploitation. La première moitié du 19e siècle semble correspondre à une certaine prospérité, le commerce maritime continue à se développer, avec la valorisation de la ressource oléicole (transformation du moulin de Sorbello en moulin à ressence), la vente des graines de vers à soie à Livourne, la conclusion (avec les producteurs de Rogliano) de contrats avec la maison Noilly-Prat de Marseille pour la vente du vin et l’exploitation du cédrat. Plusieurs artisans s’installent au village (Tomino compte désormais deux à trois forgerons exerçant simultanément). C’est l’époque où Tomino soutient un long procès pour la fixation des limites communales avec Rogliano (entre 1834 et 1857) et où elle lui dispute encore la possession de la chapelle Santa Maria della Chiappella (où ces tensions se manifestent dès 1825, à l’occasion de la procession annuelle des habitants des deux communes). A Macinaggio, des bateaux de faible ou moyen tonnage sortent du chantier naval exploité par les maîtres charpentiers Mazzanti et Dominici. La situation reste cependant fragile. En 1862, il ne reste plus que 40 hectares de vigne et après le passage du mildiou (en 1886) un seul hectare en 1904. En 1862, un seul des quatre moulins signalés quelques années auparavant continue de tourner ; son exploitation se termine peu après. Le maigre élevage tend à disparaître (il ne reste que 60 chèvres en 1862). Les habitants cherchent d’autres horizons, en Amérique bien sûr (Saint Thomas, Porto Rico, Venezuela, Mexique, Etats-Unis) où presque toutes les familles comptent un membre émigré mais aussi en Algérie, dès sa conquête, et à Marseille. Le retour de quelques rentiers « américains » et retraités de la marine ne permettra plus d’inverser le cours des choses.
type d'étude inventaire topographique
rédacteur(s) Ciavatti Jean-Charles ; Fideli Marie-Antoinette
référence IA2B001549
  © Inventaire général ; © Collectivité Territoriale de Corse
enquête 2010 ; 2011
date versement 2014/07/10
 
service producteur Collectivité Territoriale de Corse - Direction du Patrimoine - Service de l'Inventaire du Patrimoine
Villa Ripert - 1, cours Général Leclerc - 20000 Ajaccio - 04.95.10.98.22/04.95.10.98.23
 
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Requête ((Capobianco) :AIRE )
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