historique
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Histoire d'un aménagement : le port de Bréhec L'aménagement du port de Bréhec constitue presque une épopée dans la longue marche des procédures de l'Equipement et des réclamations répétées des marins et de la municipalité de Plouézec, depuis la première demande communale formulée en 1848. En 1848, Monsieur Le Saulnier de Saint-Jouan, riche propriétaire terrien, émet le voeu de voir se construire une jetée pour protéger les bateaux qui, lourdement chargés de maërl, manoeuvrent avec difficulté dans l'anse de Bréhec. Si le projet initial prévoyant une construction de 200 m de long doit être abandonné (les communes avoisinantes refusant de financer une partie des travaux) , la jetée sera tout de même achevée, à la suite d'allongements et d'élévations successives, en 1866. 1853 : Le Conseil général, le Conseil d'arrondissement et les communes réclament d'urgence un débarcadère à Bréhec 1856 : les marins des 11 communes des cantons de Plouha, Paimpol et Lanvollon réclament l'élargissement du chemin d'axés à la grève pour charger les sablons. En 1858, pétition des marins de Tressignaux, Lanvollon, Gommenech, Tremeven, Lanleff, Pleguien, Lannebert demandent la construction d'une jetée convenable pour mieux abriter les bateaux transportant des engrais marins, de première nécessité pour le développement agricole des communes situées plus à l'intérieur des terres. Ces sables coquilliers mêlés au maërl sont dragués à marée basse près des îles Saint-Quay, dans le chenal de Ferlas au sud de Bréhat, apportés à Bréhec au plein de la mer, aussitôt déchargés, sans pouvoir être stockés, pour qu'ils s'égouttent et soient à la disposition des cultivateurs, qui viennent de plusieurs dizaine de km avec leurs attelages. Une aire de dépôt est indispensable, à l'abri de la marée... La commodité de la baie de Bréhec est liée aux pentes d'accès qui y sont très douces. Une première jetée La 1ère construction d'une jetée submersible sera reçue en 1857, réalisée par Joseph Mahé, entrepreneur. Mais cette courte jetée de 50 m, construite pour abriter les dépôts de sable calcaire dans la baie a considérablement développé le trafic. Des gabarres de 10-15 m viennent s'échouer derrière le môle. Les emplacements s'avérant insuffisants, on a prolongé la jetée de 17 m en 1861 - Nouvel essor du trafic des navires borneurs déchargeant leurs engrais marins, par l'ouverture de nouveaux chemins vicinaux vers la baie. Il faut en outre déplacer deux ruisseaux qui divisent et ennoient le dépôt. Le moulin de la grève gène aussi ces travaux et l'extension du dépôt. 1861 : dessin de la nouvelle digue de Bréhec par les ingénieurs Dujardin et de la Tribonnière. La jetée rectiligne de 50, 50 m de long a été prolongée et exhaussée pour la rendre insubmersible. Le nouvel ouvrage englobe le jetée submersible existante, dont le parement extérieur est conservé. Un socle de 5, 27 m de large. Des moellons bordés avec du ciment de Portland. Des échelles de sauvetage en fer rond. Mais on remarquera l'absence de musoir. 1863 : expropriation des terrains pour agrandissement du dépôt 1865/66 : achèvement des travaux de la nouvelle jetée insubmersible de 63 m de long, dessinée par l'ingénieur Dujardin et construite par l'entrepreneur Julien le Saulnier Saint-Jouan, armateur de Binic 1873 : demande refusée d'établissement d'un fanal sur le musoir de la digue pour les pêcheurs. Le projet de classement du clocher de Plouézec comme amer avait été rejeté en 1852-53 1874 : les marins demandent le prolongement de la digue actuelle 1889 : demande du conseil municipal de Plouézec d'un quai avec chemin d'accès à la digue-abri, pour améliorer les conditions de transport des engrais marins à Bréhec et à Port Lazo (demande refusée par le ministre des travaux publics). Argumentation : les communes voisines de Bréhec sont distantes de 9, 5 km pour Paimpol. Le bourg de Plouézec est à 4 km de Bréhec. Des tailleurs de pierre à la nouvelle plaisance 1889 : premières concessions et installations de tailleurs de pierre sur le placître de Bréhec, appartenant aux Ponts et Chaussées. Les demandes de concession sur le DPM pour la taille de pierre vont affluer pendant la 1ère moitié du 20e siècle. Les cabanes jouxtent le bureau des douanes, installé sur la grève et entravent le passage des piétons entre Plouha et Plouézec. Un aqueduc dallé canalisant le ruisseau de Kergolo, qui fixe les limites des deux communes. De 1881 à 1892, la station de Bréhec compte seulement 30 navires de quelques tonneaux, armés à la petite pêche et au bornage. Le mouvement des gabarres est plus important. Cependant, il faudra attendre la 2ème moitié du 20e siècle pour que des travaux importants inaugurent un quai neuf, une cale et un grand terre-plein autour du port de Bréhec, alors que la plaisance et le tourisme balnéaire font le plein de la station, et que les bateaux de pêche et les borneurs ont déserté depuis longtemps le havre de Bréhec. Le moulin de la grève, qui commençait à décrépir, a été démoli pour remblayer cette ancienne zone humide. La carte postale du port avec son célèbre viaduc de Harel de La Noë inaugure la nouvelle station balnéaire de Bréhec dans les années 1950, avec ses premiers immeubles à 3 étages, l'Hôtel de la plage et de la Maison blanche. Aujourd'hui, le port de Bréhec abrite de avril à octobre une trentaine de bateaux de plaisance. La capitainerie a remplacé l'ancien poste des douanes. Une école de voile s'est implantée dans l'avant-port. Les hôtels de la Belle époque ont disparu, pour laisser la place à de petits immeubles de vacances et à quelques cafés.
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