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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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Le lotissement, puis la station balnéaire de Saint-Quentin-Plage, actuellement de Quend-Plage
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localisation
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Picardie ; Somme ; Quend
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aire d'étude
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Côte picarde
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lieu-dit
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Quend-Plage (quartier de)
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dénomination
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lotissement ; station balnéaire
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parties non étudiées
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chapelle ; bureau de poste ; hôtel de voyageurs
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époque de construction
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limite 19e siècle 20e siècle
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auteur(s)
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maître d'oeuvre inconnu
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historique
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Avant le développement de l'activité balnéaire de la fin du 19e siècle, l'actuelle station de Quend-Plage n'était qu'un espace dunaire nommé la Garenne dépendant de la commune de Saint-Quentin-en-Tourmont. Propriété de l'apanage du comte d'Artois, les dunes sont aliénées à des propriétaires privés le 13 vendémiaire an VI (1797). En 1878, un certain Hippolyte Renard acquiert 382 hectares et suivant l'exemple de Petit à Fort-Mahon-Plage, il trace une avenue de 2, 8 kilomètres menant à la mer, peu après 1887 (source : Dufetelle). Les premières villas peuvent désormais être construites au plus près de l'eau, dans la toute jeune station alors nommée Saint-Quentin-Plage. Vers 1893, la Société Immobilière de Saint-Quentin-Plage est fondée par Félix Martin, propriétaire à Paris, qui s'adjoint les services de l'architecte Paul Ridoux, ancien élève de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts (en 1901, ce dernier dessinera le plan du lotissement d'un des quartiers du Touquet pour la Foncière immobilière de Paris-Plage). La société par actions affiche la raison sociale Goutelon et Compagnie. Suivant acte du 27 août 1896, cette société est transformée en Société Anonyme de Quend-Plage, société par actions au capital de 700.000 francs, dont le siège est à Paris (47 rue Taitbout). Félix Martin est toujours le principal actionnaire, avec Goutelon. 7000 actions de 100 francs chacune sont émises. Le premier projet de lotissement de cette société prévoit un plan en damier de 636 lots de forme rectangulaire, de 14 mètres de façade sur 26, 675 mètres de profondeur, soit 376, 26 mètres carrés de superficie. Ce plan, avec une église située au centre, n'est finalement pas réalisé. Entre 1898 et 1901, l'hôtel Bellevue est construit pour la Société Anonyme de Quend-Plage, domiciliée à Douai (8 rue de Paris) (source : matrices cadastrales). Il permet aux baigneurs de se loger pour la saison. À la suite d'un échange territorial entre les communes de Quend et Saint-Quentin-en-Tourmont (décret du 7 septembre 1899) , cette partie du littoral prend le nom de Quend-Plage. En 1900, la SA de Quend-Plage, en liquidation, est démembrée : Léopold Adeobat Vasseur, notaire, acquiert des terrains le 9 mars 1900. A cette époque, une soixantaine de lots sont déjà vendus (source : A.D. Somme, 99 O 3137). Il entreprend de fixer la dune en plantant des pins Laricios, peupliers et oyats. A partir de 1906, il lotit son terrain. L'avenue principale, large de 20 mètres, est réduite à 17, 50 mètres, l'ensemble des autres voies étant portées à 15 mètres (source : A.D. Somme, 99 O 3137). Pendant la Première Guerre mondiale, l'accès à la plage était interdit, des champs de tirs réels étant établis (source : A.D. Somme, 99 O 3137). Le 19 novembre 1925, son fils Marcel Vasseur obtient l'autorisation préfectorale pour son lotissement non viabilisé, en 1933, les rues ne sont pas encore empiérrées, les trottoirs suivent des alignements différents et l'évacuation des eaux pluviales est incomplète (source : A.D. Somme, 99 O 3137). Selon le cahier des charges [annexe 5], les voies sont établies au fur et à mesure des ventes de lots. Les trottoirs sont larges de 2, 50 mètres pour les voies de 10 mètres de largeur, et de 3 mètres pour les voies plus larges. Ces trottoirs sont établis par le propriétaire du lot, et à ses frais, dans l'année suivant signature de l'acte de vente. De même, la voirie est entretenue par le biais d'une rétribution proportionnelle à la superficie du lot. Dans les deux mois suivant acquisition, les propriétaires doivent clore leur terrain et fixer les sables grâce à des oyats ou toute autre plantation d'agrément. A défaut, c'est l'Administration du lotissement qui s'en chargera. Face aux lots situés en front de mer, les bancs et cabines de bains seront établis à une distance d'au moins 12 mètres. La construction doit être établie dans les deux ans suivant signature de l'acte de vente, elle doit obligatoirement comporter un étage au dessus d u rez-de-chaussée et présenter 5 mètres de façade, et 30 mètres carrés au sol. Pour les parcelles d'angle, le pan coupé est obligatoire. Si le style n'est pas imposé, le caractère de 'villas, pavillon ou cottage'est demandé. Sont aussi autorisées les constructions d'hôtels de voyageurs et magasins de commerce. La situation en retrait de rue ne doit pas être inférieure à 2 mètres et doit comporter une clôture décorative. Dans le cas des saillies (balcons, bow-windows, escaliers) , elles ne doivent pas excéder 0, 50 mètres sur le trottoir, 1, 30 mètres du mur mitoyen et être implantées à moins de 2, 50 mètres de haut. Afin d'assurer la qualité des réalisations, maisons et clôtures, un plan doit être soumis à l'Administration du lotissement avant le début des travaux. La population estivale en 1939 est estimée à 8000 personnes (source : A.D. Somme, 1102 W 337). Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la commune est occupée par l'armée allemande. Afin de protéger le littoral, les troupes d'occupation détruisent une grande partie des villas du front de mer, tandis qu'un certain nombre d'autres habitations de villégiature sont sinistrées et vidées de tous leurs matériaux en bois (portes, fenêtres, planchers). Sur 240 immeubles existant avant guerre, 30 ont été totalement détruits. L'arrêté ministériel du 19 mai 1945 déclare la commune sinistrée, ce qui induit la mise en place d'un plan de reconstruction soumettant toutes les constructions nouvelles à une autorisation préalable. L'architecte urbaniste Lecompte, chef du service départemental de l'urbanisme et de l'habitation de la Somme est désigné le 18 juin 1945. Il établit un premier projet le 16 juin 1946. Les parcelles sont remembrées. Seule la station de Quend-Plage est concernée. La période de l'après-guerre est caractérisée par une reprise des constructions, grâce aux dommages de guerre.
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description
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La station s'organise autour de la voie centrale qu'est l'avenue de la Plage, tracée perpendiculairement à la plage. Au sud et au nord de cette rue sont tracées des voies perpendiculaires, de façon à dessiner un carroyage d'îlots allongés. Un seul îlot compose la partie nord de la station, tandis qu'au sud, la station présente deux îlots en largeur. Ces deux îlots sont séparés par l'avenue Courbet et l'avenue Foch. Cette dernière n'est pas parallèle à l'avenue centrale, qu'elle rejoint en un carrefour où a été construite la chapelle, à un endroit stratégique donc. Les constructions sont souvent de petite taille, implantées à l'aplomb de la rue ou en léger retrait, en coeur de parcelle ou en mitoyenneté. A cette hétérogénéité s'ajoute celle des périodes de constructions, mêlant édifices de la fin du 19e siècle aux constructions de l'entre deux guerres, et celles de l'après Seconde Guerre mondiale. Aux marges de l'ancien lotissement devenu station balnéaire, les maisons cotoient les dunes le long de voies souvent ensablées.
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type d'étude
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patrimoine de la villégiature (la Côte picarde)
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rédacteur(s)
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Justome Elisabeth
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référence
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IA80001504
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© Inventaire général ; © Conseil général de la Somme ; © SMACOPI
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enquête
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2002
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date versement
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2008/06/28
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date mise à jour
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2008/11/27
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crédits photo
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Monnehay-Vulliet, M.-L. - © Inventaire, général, ADAGP ; © SMACOPI ; © AGIR-Pic
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dossier en ligne
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Contact service producteur
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service producteur
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Conseil régional de Picardie - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 88, rue Gaulthier de Rumilly 80000 Amiens - 03.22.97.16.57
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