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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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Présentation du canton de Bélâbre
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localisation
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Centre ; Indre
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aire d'étude
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Parc Naturel Régional de la Brenne
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historique
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L'inventaire du canton de Bélâbre s'est fait pour une grande partie selon la méthodologie du recensement de l'Inventaire Général : un recensement exhaustif où tous les bâtiments ou groupes de bâtiments ont été décrits, datés, photographiés et géoréférencés. Chaque unité architecturale a fait l'objet d'une notice. Les communes concernées par cette méthodologie sont les suivantes : Bélâbre, Chalais, Lignac, Mauvières, Prissac, Saint-Hilaire-sur-Benaize. Dans ce cadre, 704 maisons et 691 fermes ont été recensées. La commune de Tilly a été étudiée par le Service régional de l'Inventaire de la région Centre selon la méthodologie du repérage. Dans ce cadre, 37 fermes et 33 maisons ont été étudiées. Le canton de Bélâbre est composé des communes de Bélâbre, Chalais, Mauvières, Lignac, Prissac, Saint-Hilaire-sur-Benaize et Tilly. Ce canton se trouve au sud du département de l'Indre, à la limite de la Vienne et de la Haute-Vienne. Il constitue également la partie sud-ouest du Parc naturel régional de la Brenne. 728 fermes et 737 maisons ou groupes de maisons ont été repérées et constituent ainsi l'ensemble du bâti du canton de Bélâbre. Le canton s'étend principalement sur trois régions naturelles : le Boischaut sud, la petite Brenne et le pays blancois. Le Boischaut sud est une région bocagère vallonnée car située sur les contreforts du Massif Central. Tilly, Lignac, le sud des communes de Prissac, Chalais et Bélâbre se trouvent dans le Boischaut sud. La petite Brenne est, comme son nom l'indique, une région de landes aux sols pauvres avec quelques étangs (moins nombreux qu'en grande Brenne). Le nord des communes de Prissac, Chalais, et de Bélâbre se trouve en petite Brenne. On peut également citer le pays blancois, vaste plateau ouvert au sein duquel dominent les grands champs de céréales, avec parfois des cultures maraîchères. Saint-Hilaire-sur-Benaize et Mauvières appartiennent à cette région. Les traces d'occupation rurale les plus anciennes remonteraient à la fin du 14e siècle (Le Roc, Prissac) mais il s'agit ici d'un manoir, d'un bâtiment à caractère seigneurial. Il est pourtant plausible de penser que l'occupation des campagnes est beaucoup plus ancienne et que les indices ont disparu. En effet, dans la seconde moitié du 15e siècle, les titulaires de fiefs reprennent en main leurs domaines, les agrandissent, fortifient leurs manoirs, bâtissent ou rebâtissent les fermes et les habitations. Ces implantations reprennent des sites médiévaux. On peut citer d'anciens manoirs et châteaux comme le Roc, Rocheblond, le Ris de Feu, la Gâtevine, etc. Puis, à la fin du 18e siècle et tout au long du 19e siècle sont apparues des petites unités d'exploitation, d'abord issues de la vente des grand domaines et ensuite avec le départ massif des populations des campagnes vers les villes : les plus riches ont pu rester et accéder à la propriété.
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description
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La situation sur trois régions naturelles a pour conséquence d'avoir fait se développer divers aspects de l'agriculture et de mise en valeur du sol, et donc de l'habitat. Dans le pays blancois se sont développées les cultures céréalières, facilitées par le remembrement dans les années 1960. A Saint-Hilaire-sur-Benaize, les coteaux les plus ensoleillés ont été plantés de vignes, aujourd'hui disparues. La culture des cerisiers a aussi existé pour la production du Kirsch, spécialité blancoise. La petite Brenne, aux rendements faibles, fut contrainte à l'élevage extensif ovin, puis bovin laitier. Dans le Boischaut sud, s'est développé un système de polyculture-élevage : d'un côté de l'élevage bovin à viande et de l'autre, quelques cultures maraîchères, quelques céréales, une culture d'autosubsistance. La vigne a aussi été cultivée à Prissac. Il semblerait que le fermage (en argent ou en nature) était le mode de faire-valoir le plus répandu. Ces situations diverses se reflètent sur les constructions. En petite Brenne, les groupements sont nombreux, mais peu importants. Il y a eu beaucoup de constructions à partir du 19e siècle et des transformations sur le bâti existant. Les ouvriers dépendant des domaines logeaient dans une pièce unique et avaient une petite étable, une grange, une bergerie ou une porcherie pour se nourrir, complétés par un petit potager (ouche). Les hameaux sont donc formés par de longs bâtiments où s'intercalent logements et espaces d'exploitation. Dans le Boischaut sud, la situation est complètement différente : les petites unités d'exploitation de polyculture-élevage, à faible rendement, se rassemblent en villages, parfois importants, aux constructions denses. Se développe alors une organisation sociale où l'entraide est de rigueur, face à la difficulté de produire et de survivre. Les villages s'organisent autour de places communes, les habitations sont accolées avec, en face, les bâtiments d'exploitation. L'espace entre les deux devient alors un espace commun de discussion, de circulation, de travail. L'habitation a deux portes en vis-à-vis : l'une s'ouvre sur l'espace public et l'autre derrière, sur l'espace privé, le jardin. Dans les communes du canton, le nombre de fermes est systématiquement supérieur à celui des maisons, ce qui démontre encore la vocation agricole de ce secteur. L'exception est Bélâbre, chef-lieu de canton, qui a eu une vocation plus commerciale. Mauvières et Saint-Hilaire-sur-Benaize ont des identités beaucoup moins marquées de par leur situation géographique. Leur bâti se compose essentiellement de petites unités d'exploitation, regroupées en villages importants à Mauvières, dispersés à Saint-Hilaire-sur-Benaize. Quelques domaines seigneuriaux se partagent les territoires : la maison forte de Villiers, le domaine de Peubert à Mauvières, le château de Céré, Aigues-Joignant à Saint-Hilaire-sur-Benaize. Les différences les plus marquantes dans l'architecture des communes s'expliquent par la nature du substrat : calcaire dolomitique (ocre jaune) sur une partie de Prissac, grès ferrugineux (rouge foncé) vers Chéniers, la Croix de la Barre (Sacierges-Saint-Martin) , le Bas-de-Vouhet (Prissac) , le calcaire de couleur claire à Saint-Hilaire-sur-Benaize et Mauvières, les grès gris ou blond à Lignac. Le calcaire à grain fin, de belle facture, est réservé aux édifices importants, en chaînages d'angle ou encadrements d'ouvertures. La terre est utilisée uniquement sur la commune de Tilly sous forme de bauge, tant dans les bâtiments d'exploitation que dans les bâtiments d'habitation, pour des murs entiers, des parties de murs ou le bandeau supérieur d'un mur. La brique ne joue pas un grand rôle dans la construction jusqu'au milieu du 19e siècle. Elle était utilisée pour les conduits de cheminée, les fours, les fonds de placards, les allèges de fenêtres, etc. On la trouve dans la seconde moitié du 19e siècle dans les chaînages d'angle et encadrements de bai es. La tuile plate est utilisée sur tous les toits jusqu'aux années 1950, période à laquelle apparaissent les tuiles mécaniques (tuilerie de Roumazière) et dont les formes se diversifient avec le temps et l'ouverture des sites de production. L'ardoise apparaît d'abord sur les toits des édifices d'importance (église, mairies, écoles) et sur les maisons de maître. On la trouve rarement sur des bâtiments d'exploitation ou les habitations modestes : on lui préfère la tuile plate, puis la tuile mécanique, moins onéreuse. Le canton de Bélâbre est un canton encore très riche en bâtiments ruraux anciens qui ont évolué au cours des siècles, que l'on a adapté selon les besoins et en fonction des moyens financiers. Ce canton perd peu à peu sa vocation rurale originelle, par la baisse du nombre d'agriculteurs et la transformation des fermes en habitation principale, et de plus en plus en habitation secondaire.
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type d'étude
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enquête thématique régionale (architecture rurale de la Brenne)
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rédacteur(s)
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Rodon Estelle
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référence
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IA36001837
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© Région Centre, Inventaire général ; © PNR Brenne
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enquête
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2004
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date versement
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2008/06/23
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crédits photo
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Rodon, E. PNR Brenne - © Région Centre, Inventaire général, ADAGP ; © PNR Brenne
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Contact service producteur
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service producteur
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Conseil régional du Centre - Service chargé de l'inventaire 6, rue de la Manufacture 45000 Orléans - 02.38.78.85.21
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