historique
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Le nom basque du village d'Ostabat, Izura ("le versant" d'après Orpustan) est nettement plus ancien que le nom actuel, forme gasconne du basque "Hozta ibar", littéralement vallée de Hosta (du nom du village proche de Hosta) , "Hostavallem" en latin. En occitan, la vallée se dit "bat". Si le nom d'Ostabat apparaît avec le pèlerinage à Saint-Jacques, qui passe ici depuis le 10e siècle, un village ou peuplement, préexistait au pèlerinage. En effet, dès l'Antiquité, la grande voie romaine de Burdigala (Bordeaux) à Astorga passait par Ostabat. Incontestablement toutefois, le plan urbain régulier, encore perceptible aujourd'hui, est le résultat du remodelage du village devenu carrefour géographique des voies de Vézelay, le Puy et Tours. Le promoteur de cette ville neuve de plan régulier, conçue vers le début du 13e siècle, entourée d'une enceinte percée de portes et doublée de fossés, est Pierre-Arnaud II, seigneur de Luxe, Lantabat et Ostabat. Le plan adopté n'est pas sans rappeler le plan bastidal. La ville neuve est peuplée par l'octroi du "for" béarnais de Morlaàs, et les nouveaux arrivants sont déclarés francs. L'unité d'ensemble est un rectangle constitué d'un axe médian, la rue Karrika Handia du cadastre ancien, et ses deux rues latérales. La ville est partagée en quatre secteurs, deux carrés et deux rectangles opposés symétriquement. Elle communique avec la basse ville d'Irizola où est concentré l'accueil des pèlerins, avec deux hôpitaux gratuits pour les pauvres, par une porte située en bas de la rue principale. L'enceinte équipée de fossés entoure la ville en limite du chemin de ceinture. Des vestiges de murs sont visibles au sud-ouest, où devait se trouver la seconde porte. Sitôt construite, cette ville nouvelle est démantelée en 1228 par Sanche le Fort (1194-1234) , le seigneur de Luxe, son vassal, ayant commis l'erreur de fortifier la ville, contrairement au For de Navarre. En 1350, on compte 40 "feux" à Ostabat, dont plus d'une vingtaine d'hôtels. Ce premier chiffre est sûrement inférieur à la réalité d'alors. Il existe aussi deux hôpitaux et trois chapelles ou églises (détruites) , une à Irizola (Saint-Antoine) , deux autres (Sainte-Catherine et Saint-Georges) sur le chemin de Haranbeltz au sortir de la forêt d'Ostabat, sans compter celle, célèbre, du prieuré de Haranbeltz et Saint-Jean à Asme. Dans la deuxième moitié du 14e siècle, Charles II de Navarre concède à Ostabat le droit de tenir marché. En 1523, les Espagnols incendient le village, sévèrement touché également par les guerres de religion. Afin de rétablir la prospérité commerciale d'autrefois, Henri IV concède à Ostabat une foire annuelle et le droit d'édifier une halle pour un marché bimensuel. Asme, commune distincte, est réunie à Ostabat en 1840. L'ancienne église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, à l'extérieur de l'enceinte médiévale, à l'ouest, est reconstruite en 1888. En dépit de la disparition de nombreux édifices médiévaux, notamment religieux, Ostabat conserve un nombre important de traces architecturales anciennes encore visibles malgré des remaniements, et sa tradition d'accueil des pèlerins se perpétue.
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