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André Coyne est ingénieur des Ponts et Chaussées et dirige le service d’Aménagement de la Haute-Dordogne au début des années 1930. Jean Bellier (1905-1986), ingénieur diplômé de l’École Nationale des Ponts et Chaussées en 1928, rejoint le service d’Aménagement de la Haute Dordogne et devient rapidement le chargé d’études d’André Coyne. Après la guerre, en 1947, ils s’associent et créent le bureau d’études André Coyne et Jean Bellier (ACJB) qui a comme premier client EDF et dont il conçoit les premiers barrages. André Coyne reçoit en 1953 le grand prix d’architecture pour l’ensemble des grands barrages qu’il a conçus. La société, qui deviendra en 1962 « Coyne et Bellier : bureau d’ingénieurs-Conseils », construira plus de 200 barrages à travers le monde. Le bureau est toujours en activité sous le nom de Tractebel Engineering. Électricité de France est créée au lendemain de la guerre avec la nationalisation des entreprises françaises de production, de transport et de distribution d’électricité et de gaz. Dès 1947, l’établissement public met en chantier, dans le cadre du plan Monnet, la construction d’infrastructures de grandes capacités avec d’importants ouvrages hydroélectriques afin de répondre à la croissance de la consommation d’électricité sur le territoire. Le programme de Cap-de-Long comprend la réalisation d’un barrage voûte devant retenir un volume de 70 millions de m3 d’eau. Un premier barrage avait été construit en 1908, d’une capacité de 7 millions de m3, et servait à alimenter le canal de la Neste. EDF décide en 1947 de multiplier par 10 la capacité du réservoir en faisant construire un barrage voûte, réservoir qui sert à alimenter la centrale hydroélectrique de Pragnères par une galerie souterraine. Le barrage réalisé prend place dans un verrou rocheux à l’aval du lac de Cap-de-long au pied du massif éponyme, à 2160 m d’altitude. Il s’agit d’un barrage voûte en béton armé d’une hauteur maximale de 100 m. Pour sa réalisation, une route a été créée entre Aragnouet et le site de chantier (1947-49), une carrière de granit a été exploitée rive droite et le bétonnage a commencé en 1950, avec une centrale à béton sur place. 270 000m3 de béton ont été coulés et cinq grues à tour Weitz ont été installées pour le chantier. Le barrage est achevé en 1954. La conception de ce barrage détourne la poussée de la masse des eaux vers les côtés du verrou rocheux et permet ainsi de réaliser des ouvrages relativement minces par rapport au volume d’eau stocké. L’expression de la poussée des eaux contre un mince voile de béton juste accroché aux flancs des montagnes montre la capacité des ingénieurs à assumer le rapport au grand paysage. Vingt ans après le barrage de Marèges (Dordogne) et parallèlement à celui de Malpasset (Var), André Coyne exploite ici la topographie pour accrocher une double courbe appuyée au centre sur un éperon. DLAB 2017/02/07 : label Patrimoine du XXe siècle
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