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Électricité de France est créée au lendemain de la guerre avec la nationalisation des entreprises françaises de production, de transport et de distribution d’électricité et de gaz. Dès 1947, l’établissement public met en chantier, dans le cadre du plan Monnet, la construction d’infrastructures de grandes capacités avec d’importants ouvrages hydroélectriques afin de répondre à la croissance de la consommation d’électricité sur le territoire. EDF commande la réalisation d’un barrage de 160 m de long sur le Tarn, entre les villages de Rivières et Lagrave, et d’une centrale hydroélectrique associée. La société Campenon Bernard et Cie est chargé de la construction de l’édifice. Cette société est fondée à Albi en 1920 par Edme Campenon, ingénieur civil des Mines, et André Bernard, ingénieur des Arts et Métiers. Elle concentre son activité dans les aménagements des ressources hydrauliques dès 1925 et devient rapidement une des premières entreprises françaises du bâtiment et des travaux publics. En 1927, elle réalise le barrage de Chambon, qui reste pendant 20 ans le barrage le plus haut d’Europe. De 1935 à 1960, son association avec Eugène Freyssinet conduit au développement de l’entreprise et à la multiplication des chantiers d’envergure. En exploitant les brevets de la précontrainte, elle réalise en 1946 le premier pont français en béton précontraint, le pont Luzancy en Seine-et-Marne et le pont de Plougastel à Brest. Aujourd’hui, la société Campenon Bernard Construction est une filiale du groupe Vinci Construction France. Le barrage réalisé est un barrage à contreforts en béton armé d’une hauteur de 21 m et long de 160 m. En amont, six grandes arches dissimulent le mécanisme des vannes de contrôle de la retenue d’eau permettant de réguler le niveau de la rivière en cas de crue. En aval, les piliers des arches sont soutenus par des contreforts. La centrale hydroélectrique s’implante sur la rive droite. Une route départementale s’installe sur les contreforts et permet de joindre les deux berges. Le barrage retient 33 000 m³ d’eau, la centrale hydroélectrique assure la production de la consommation électrique nécessaire à l’alimentation d’une ville de 42 000 habitants. Le barrage est mis en eau en 1951. À l’exception des barrages positionnés sur le plateau du Lévézou, on compte une dizaine de barrage sur le Tarn. Celui de Rivières se situe juste après Albi et est le dernier sur le cours de la rivière. Il est l’un des plus monumentaux par le système de portes en écluse qui se soulèvent dans des guides de béton reliés entre eux par des arches segmentaires (il est le seul barrage éclusé du Tarn). Ce dispositif d’écluse offre la possibilité de stoker plus d’eau pour turbiner lors des moments où l’on a besoin de l’électricité. DLAB 2017/02/07 : label Patrimoine du XXe siècle
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