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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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présentation de la commune de Senez
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localisation
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Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-de-Haute-Provence ; Senez
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aire d'étude
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Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
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historique
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Les recherches archéologiques ont permis de découvrir, au Poil, des vestiges de diverses époques : sur le Chastelar, une grotte occupée à l’époque néolithique ; près du pont du Pas d’Escale, une vaste grotte a été occupée à la même époque. Mais d’une manière générale ces témoignages restent fort rares. Senez et ses alentours restent ainsi une énigme à l’époque préromaine, faute de sources écrites et archéologiques. L’histoire de la commune de Senez se confond inévitablement avec celle du village, siège de l’évêché et de l’ancienne cathédrale devenue église paroissiale. La cité de Senez est très ancienne : fondée par les Gaulois, elle était désignée sous le nom de Civitas Senecensium. Elle devint chef-lieu de district romain avant de se voir érigée en évêché au 5e siècle. En 1122 une charte montre l’abbaye de Saint-Victor (sise à Marseille, et dépendant de l’évêché de Marseille) céder ses droits sur Blieux à l’évêché de Senez. Ce dernier avait sous son autorité plusieurs bourgs et malgré la pauvreté générale de son territoire juridictionnel et sa grande exiguïté, résista aux tentatives d’union à un autre siège plus important, comme celui de Vence à travers la bulle du pape Eugène IV datée du 16 juillet 1432, ou celui de Digne au 18e siècle. Les évêques successifs du lieu rendirent hommage en 1351 à la reine Jeanne, puis en 1385 à Marie de Blois et le renouvelèrent à Louis II en 1399, puis au roi René en 1480 ; ils gardèrent cette possession jusqu’à la Révolution, mais en partie seulement : Jean-Baptiste de Pontevès, coseigneur de Blieux, seigneur de La Clue et autres lieux, en reçut la haute juridiction du roi René en 1474 ; ses successeurs Durand puis Jean II de Pontevès rendirent hommage pour cette seigneurie respectivement en 1499 et 1515. L’histoire du diocèse est attachée à la réputation de son emblématique évêque, monseigneur Soanen, qui défia jusqu’à son excommunication l’autorité papale en refusant d’abjurer sa vocation janséniste, ce qui lui valut d’être déchu de ses fonctions en 1717 et de mourir en exil à la Chaise-Dieu en 1740. Le territoire communal ne fut pas épargné par les épisodes belliqueux qui émaillèrent la Provence : les troupes du vicomte Raymond de Turenne dévastèrent Senez mais aussi le hameau de Boade en 1390 ; l’invasion de la Provence au 16e siècle troubla profondément le pays : tour à tour les armées impériales inféodées à Charles-Quint puis celle de François Ier, en 1536, puis en 1559, laissèrent les campagnes ravagées et le territoire exsangue. La seigneurie de Senez était divisée entre l’évêque, le chapitre et la famille de Louis de Gauthier, à qui Jean II Pontevès, seigneur de Carcès, avait cédé une partie de ses droits par acte du 11 septembre 1556. Louis en fit hommage au roi en 1560, date à laquelle il reçut commandement de la cité et du château de Senez. Les évêques rendirent régulièrement hommage du XVIe au XVIIIe siècle, et continuèrent à partager la juridiction avec la famille de Gauthier : Jean-Baptiste (hommage en 1723) puis Antoine (hommage en 1764), enfin Antoine-César de Gauthier. Le territoire de la commune s’est agrandi au 15e siècle de la commune de Boades au sud est du village et en 1973 de la commune du Poil, sans limite commune avec Senez, située au nord-ouest du village. Il est difficile d'avancer des chiffres précis quant à la démographie de la commune, car on ne dispose pas de tous les chiffres (village et écarts parfois importants comme Boades). L'enquête comtale de 1278 fait état d'environ 700 habitants au moins (Senez, Boades et le restant aggloméré), chiffre qui diminue jusqu'à la fin du 15e siècle avant un rebond très important (plus de 700 habitants en 1728 à Senez, sans le Poil, qui ne faisait pas encore partie de la commune). Le pic démographique fut atteint en 1831 (913 habitants dans le village de Senez). La suite se caractérise par une forte diminution de la population avec un très modeste redémarrage à la fin des années 1990 (175 habitants à Senez en 200 4, le Poil est un village fantôme à cette date). L'économie rurale était basée sur une agriculture de subsistance, reposant sur la polyculture vivrière et un peu d'élevage ovin. Il n'en reste plus trace aujourd'hui. On trouvait en 1811 sur la commune 4 moulins (2 au village, 1 au quartier de Pierrefeu et 1 à Boades), 1 scierie à eau (à Pierrefeu), 1 tuilerie (au quartier de la Tuilière) ainsi qu'une distillerie dans le village. L'enclave du Poil correspond à une ancienne commune indépendante rattachée administrativement à la commune de Senez en 1973, alors que son chef-lieu, ruiné, était déserté depuis l'entre-deux-guerres par ses habitants. La commune elle-même ne comptait plus à cette date que quelques dizaines d'administrés.
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description
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La commune de Senez appartient au canton de Barrême. Elle est limitrophe au nord de la commune de Barrême, à l’ouest de celle de Moriez et Saint-André les Alpes, au sud de celle de Castellane et à l’est de celle de Blieux. L’enclave du Poil, en bordure, sur son côté ouest, de la zone d’étude du Pays d’Asses-Verdon-Vaïre-Var, jouxte au nord la commune de Chaudon-Norante, à l’est de Barrême, et au sud celle de Blieux. Elle n'est pas limitrophe de la commune de Senez. Le village, en bordure de l’Asse de Blieux, est l’un des points les plus bas de la commune (780 m. d’altitude contre 748 m.). La commune est bordée à son extrémité est par les plateaux de Courchons et la montagne de l’Aup (1 726 m. d’altitude), qui constitue le point culminant de la zone, et à l’ouest par celle de Vibres (1 692 m. d’altitude). Au sud, on trouve la clue de Taulanne et le Col Saint-Pierre, ancienne voie de passage pour les évêques faisant le trajet entre Senez et Castellane. L’enclave du Poil est quant à elle plus élevée puisqu’entièrement montagneuse, entre la montagne de Beynes au nord-ouest et celle de la Sapée (point culminant 1 682 m. d’altitude) au sud-est. Le village en lui-même se dresse sur la Côte Chastelar, à 1 220 m. d’altitude, au pied d’un immense rocher long et étroit.
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type d'étude
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inventaire topographique
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rédacteur(s)
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Mosseron Maxence
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référence
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IA04001162
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© Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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enquête
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2008
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date versement
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2014/10/14
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service producteur
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Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Direction Culture et Patrimoine - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel Grand Horizon, 11-13 boulevard de Dunkerque, 13002 Marseille - 04 88 10 76 66
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