description
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Le lotissement " La garrigue " est situé à 400 m. au sud du centre ancien de Castillon-du-Gard, sur un plateau calcaire, dans une zone de garrigue qui comporte un ancien moulin à vent. Le promoteur Henri Catta a fait la connaissance de l'architecte Joseph Massota à l'occasion de la construction d'un bâtiment au Grau-du-Roi, dont il avait apprécié "le caractère original". Joseph Massota incite Catta à entreprendre le projet de lotissement, sur ce terrain qui bénéficie d'une vue exceptionnelle sur le Pont du Gard. A l'origine, le lotissement devait comprendre "une vingtaine de maisons groupées, comprenant des placettes, piscines, boqueteaux de lauriers roses, arches qu'il (Joseph Massota) avait imaginés avec beaucoup de goût" (d'après Catta). A la suite d'une épreuve familiale, en 1966, Henri Catta cesse toute activité de promoteur immobilier. Seules cinq villas sont construites; d'une sixième arrêtée en cours de chantier, est restée au niveau des fondations. L'ensemble comporte également une maison de gardien. Joseph Massota dessine ce projet de lotissement en prenant en compte la vue sur le Pont du Gard et la présence du moulin à vent. Les villas s'adaptent au terrain naturel et s'y intègrent parfaitement, en tenant compte de la déclivité. Elles sont conçues de plain pied, à l'exception d'une pièce aménagée dans une tour, qui évoque le moulin à vent voisin. Chacune est organisée autour d'un patio, protégé du vent dominant et dispose d'un jardin d'environ 1300 m2. L'idée qui sous-tend le projet de lotissement est le regroupement des maisons, autour de placettes, agrémentées de fontaines. Une grande arche sert de seuil à l'un de ces groupes de villas. Des cheminements principaux, secondaires et des sentes piétonnières desservent les différentes maisons ainsi que leurs espaces et équipements collectifs, tels que les piscines (une seule réalisée). Les maisons sont très largement ouvertes au sud et prolongées par de vastes terrasses, protégées de l'excès d'ensoleillement par de profonds débords de toiture. Elles sont dépourvues d'ouvertures du côté nord, de façon à se protéger du Mistral. Grand admirateur de Niemeyer, Joseph Massota partage son goût des formes courbes, omniprésentes dans le lotissement : murs courbes, angles arrondis se lovent autour du patio central, de plan sensiblement carré. Le grand séjour (50 m2) est perpendiculaire à la cuisine, qui n'en est séparée que par un cloisonnement surmonté d'éléments alvéolaires en brique qui préservent l'intimité de cet espace technique tout en assurant son éclairement et en permettant les conversations. Certaines des villas ont conservé leurs carreaux d'origine, aux sols et aux murs, qui proviennent pour certains de l'atelier de Roger Capron, à Vallauris. Les menuiseries sont en bois, les volets, côté terrasse, persiennés et coulissants. Les villas, équipées de chauffage central, comportent également une cheminée. Les maisons sont couvertes par des toits en tuiles, en réponse aux servitudes patrimoniales. Ce lotissement inachevé, dont une seule maison a fait l'objet de modifications importantes, est représentatif d'un rêve d'urbanisme qui permet à chaque propriétaire de bénéficier d'un logement individuel, aux espaces extérieurs intimes (patio et terrasse), tout en bénéficiant d'espaces et d'équipements collectifs partagés, a été sélectionné par le Ministère dans la cadre d'une étude sur les lotissements de 1945 à nos jours.
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