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Inventaire général du patrimoine culturel
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édifice / site
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Usine de transformation des métaux et de petite métallurgie Regnault-Brincourt et fils, puis Forges et Clouteries Réunies de Mohon et Laval-Dieu et Forges et Clouteries des Ardennes, puis Lefort et Cie, puis Chiers-Chatillon-Gorcy, puis Tecnor, puis Tréfilunion
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localisation
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Champagne-Ardenne ; Ardennes ; Charleville-Mézières
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aire d'étude
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Ardennes
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lieu-dit
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Mohon
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adresse
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1, 3 rue Moulin Jean ; rue Lefort Jean-Baptiste
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hydrographie
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Vence (la)
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destinations successives
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magasin de commerce ; édifice artisanal commercial ou tertiaire
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dénomination
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usine de transformation des métaux ; usine de petite métallurgie
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parties non étudiées
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atelier de fabrication ; centrale électrique ; cité ouvrière ; logement de contremaître ; bureau d'entreprise ; conciergerie ; chaufferie
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éléments remarquables
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atelier de fabrication
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époque de construction
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milieu 19e siècle ; 2e moitié 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
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année
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1922 ; 1972
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auteur(s)
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maître d'oeuvre inconnu
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historique
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L'origine de la firme Lefort est complexe car elle procède de la fusion de deux sites (Mohon I et Mohon II). A partir de 1761, La Manufacture Royale d'Armes de Charleville exploite une usine dite La Forge située à Mohon sur la rivière Vence. En 1837, le maître de forges Jean- Nicolas Gendarme achète les cinq corps de bâtiments du site et y installe une fabrique de clous avec laminoir. Gendarme décède en 1845 et sa fille, Marie-Marguerite Evain cède l'usine de la Forge aux cousins Antoine-Gaspard et Eugène Regnault qui l'incorporent dans l'affaire Regnault-Brincourt et fils et y installent une clouterie mécanique (Mohon I). Antoine-Gaspard décède en 1874 et ce sont ses fils, Paul et Léon, après le retrait en 1879 d'Eugène, qui reprennent les rênes de l'entreprise. La même année ils incorporent les Forges et Laminoirs de Monthermé Laval-Dieu pour former la Société des Forges et Clouteries Réunies de Mohon et Laval-Dieu. En 1882, la société acquiert l'usine de Saint-Marceau, la fonderie de Laval-Dieu et diversifie son activité dans les années 1885 avec la production de chevilles, de fil de fer et de paumelles à Mohon. En 1892, Jean-Baptiste Lefort est nommé directeur des clouteries de Mohon et se sépare de Laval-Dieu ; dès l'année suivante la S.A. des Clouteries réunies est dissoute et remplacée par la S.A. Lefort et Cie. L'usine se diversifie dans la fabrication de fil de fer barbelé et de grillage dans les années 1890. Une seconde unité de production, établie dans les années 1840 en aval de l'usine de la Forge par la famille Regnault sous la raison sociale Regnault-Brincourt et fils (Mohon II) , est cédée en juillet 1874 à Jean-Baptiste Brézol qui fonde la S.A. des Forges et Clouteries des Ardennes en 1879. En 1904, Mohon II revient dans le giron des Regnault car la S.A. des Forges et Clouteries des Ardennes est dissoute et fusionne avec la Société Lefort et Cie. Jean-Baptiste Lefort décède en 1910 et son fils, Léon lui succède. En 1911 a lieu le raccordement par rail entre Mohon I et II. La Première Guerre mondiale démantèle les usines dont il ne subsiste que la tréfilerie, l'aciérie et les laminoirs à Mohon I. Les bâtiments de ce site, notamment la chaufferie et la centrale électrique, sont reconstruits en 1922. En 1938, André Lefort prend la succession de son père, puis son frère Robert de 1951 à 1963 ; depuis 1945 la société s'est associée aux Hauts Fourneaux de la Chiers puis à Tréfimétaux en 1963, et elle est finalement absorbée par Chiers-Chatillon-Gorcy en 1976, Tecnor en 1984, Tréfilunion en 1987 (groupe Usinor-Sacilor) et définitivement fermée vers 2000. A partir des années 1980, une grande partie des bâtiments sont détruits à Mohon I, notamment la centrale thermique en 1988, les magnifiques bureaux dans les années 1990 ainsi que le grand bâtiment en forme de croix latine (laminoir ?) en 2008. Actuellement, les bâtiments subsistants de Mohon I sont en partie réoccupés par des entreprises commerciales et ceux de Mohon II par une association d'aide par le travail. La Société Lefort a longtemps assuré le fonctionnement de toute une série d'oeuvres sociales : pensions et retraites, cités et jardins ouvriers, sporting club, maternité (dans les anciens bureaux de Mohon II). En 1879, trois chaudières et un moteur hydraulique produisent l'énergie nécessaire. une machine à vapeur Corliss de 200 ch. est installée en 1895 et une seconde en 1908. La centrale électrique construite en 1922 avait une puissance de 6000kW. A la même époque, une machine à vapeur de 800 ch. entraîne à elle seule le train de laminoirs. En 1885, Mohon I comptait 280 ouvriers et 761 en 1963 ; de 1897 à 1909, le groupe Lefort et Cie (quatorze usines) passe de 919 employés à 1738 et Mohon I compte toujours pour environ la moitié des effectifs.
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description
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Le site était desservi par un embranchement ferroviaire. Les anciens bureaux ensuite transformés en maternité à Mohon II sont les seuls bâtiments érigés en moellon calcaire ; leur toit à longs pans et croupe est à charpente en bois apparente couverte d'ardoise. Il pourrait s'agir des plus anciennes constructions du site. Le grand bâtiment en forme de croix latine (laminoir ?) construit dans le dernier tiers du 19e siècle et détruit en 2008 à Mohon I était construit en brique avec une structure en pan de fer, des toits à longs pans à charpentes métalliques couvertes d'ardoise. Les bâtiments élevés à la même époque (au nord-ouest avec les sheds et l'ancien Grand atelier de clouterie à Mohon I, l'atelier de production à Mohon II) procèdent des mêmes modes de constructifs, avec corniches et baies en plein-cintre similaires. La centrale électrique sur un étage carré de Mohon I, bien que construite en 1922, relève également de ce type mais avec briques de laitier et une structure interne du rez-de-chaussée en béton armé. La salle de la machine à vapeur et l'atelier annexe de Mohon II présentent quant à eux des toits en carène à charpentes métalliques apparentes couvertes de tôles ondulées et ont dû être élevés un peu plus tard. Ce qui s'apparente à l'atelier de construction mécanique à Mohon I (est) est construit en pan de fer et essentage de tôle avec des toits à longs pans en charpentes métalliques apparentes et tôles. Les bâtiments de 1972 à Mohon I reprennent les mêmes matériaux et formes que ce dernier.
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étages
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2 étages carrés
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escaliers
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escalier intérieur
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gros-oeuvre
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brique ; essentage de tôle ; fer ; pan de fer ; calcaire ; moellon
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couverture (type)
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shed ; toit à longs pans ; croupe ; toit en carène
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couverture (matériau)
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ardoise ; tuile mécanique ; verre en couverture ; tôle ondulée ; métal en couverture
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couvrement
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charpente métallique apparente ; charpente en bois apparente
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état
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établissement industriel désaffecté ; menacé
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propriété
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propriété d'un établissement public ; propriété d'une association
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type d'étude
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patrimoine industriel
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rédacteur(s)
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Marasi Julien ; Decrock Bruno
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référence
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IA08000369
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© Région Champagne-Ardenne
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enquête
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2007
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date versement
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2009/12/12
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date mise à jour
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2010/02/02
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dossier en ligne
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service producteur
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Conseil régional de Champagne-Ardenne - Service chargé de l'inventaire 3, rue du Faubourg Saint-Antoine 51037 Châlons-en-Champagne - 03.26.70.36.81
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