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Réponse n° 1207

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site Eglise paroissiale Saint-Wasnon
localisation Nord-Pas-de-Calais ; Nord ; Condé-sur-l'Escaut
aire d'étude Condé-sur-l'Escaut
lieu-dit Condé-sur-l'Escaut centre
adresse place Verte ; place Saint-Wasnon
dénomination église paroissiale
objets mobiliers
époque de construction 3e quart 18e siècle
année 1750
auteur(s) Louis de Saint-Joseph, dit : frère Louis (architecte) ; Contant d'Ivry Pierre (architecte) ; Gilis Antoine (sculpteur)
personnalité(s) Croy Emmanuel de (personnage célèbre)
historique Trois expertises menées en 1749 et 1750 avaient conclu à la nécessité de détruire l'église paroissiale Saint-Wasnon élevée à l'angle de la Verte dont le centre était occupé par la collégiale Notre-Dame.
Cette église était construite en grès, brique et pierre calcaire. Elle comportait un vaisseau principal couvert par un berceau lambrissé, flanqué au sud-est par un bas-côté couvert en appentis, et au nord-ouest par un vaisseau d'une hauteur un peu moindre que celle du vaisseau central et couvert par une toiture indépendante ; ce vaisseau avait, en 1715, succédé à un bas-côté. La datation du vaisseau principal n'a pas été établie dans le cadre de cette étude (16e siècle ?) ; une tour-clocher hors-oeuvre avait été édifiée en 1608-1611 et sommée d'une flèche de charpente en 1620-1621.
Seule cette tour-clocher fut en 1749 jugée dans un état qui n'imposait pas sa démolition.
Alors que sur le plan religieux, la paroisse relevait du chapitre collégial, l'entièreté des dépenses, estimée par les experts à 53 200 livres de France en 1750 (soit 48 400 florins), revenait à la ville. Sur la base d'un accord conclu en 1751, le chapitre accepta cependant de prendre à sa charge la moitié des frais de construction du choeur et de la sacristie. La clôture des comptes, en 1770, arrêta un coût de travaux de 107 600 florins que la ville couvrit par la location de terres, les revenus d'un octroi concédé sur la bière, le vin, et le recours à l'emprunt. Le prince de Emmanuel de Croy (1718-1784), seigneur de la ville, jouant de sa position à la Cour et de ses relations avec les intendants du Hainaut négocia lui-même et de la manière la plus favorable le montant et les intérêts de l'octroi et de l'emprunt.
A la fin de l'été 1750, un plan fut commandé au frère Louis de Saint-Joseph, carme déchaux de Valenciennes (? - 1780 ou 1781). Il proposa un parti à l'économie : un plan allongé comprenant une nef de 5 travées flanquée de bas-côtés et un choeur de 2 travées droites clos par une abside semi-circulaire ; la nef aurait comporté de grandes arcades à colonnes d'ordre dorique portant des arcs en plein cintre, et un couvrement par une voûte en berceau plein cintre.
A la fin de l'année 1750 ou au tout début de 1751, le prince de Croy, très investi dans le projet, adressa le projet du frère Louis à l'intendant qui lui suggéra de le soumettre à l'architecte Pierre Contant d'Ivry (1698-1777). Celui-ci critiqua la conception architecturale et émit des doutes quant à sa solidité ; le prince le pria de reprendre les plans.
Le 15 mars 1751, Contant transmit ses dessins, accompagné d'une réflexion sur le parti adopté. Une discussion s'engagea avec le frère Louis et un consensus se dégagea quant au parti et à la conduite du chantier. Le nouveau plan reprenait l'essentiel des propositions du frère Louis, la principale modification étant l'adoption d'une platebande reliant les colonnes en lieu et place des arcs. Si cette proposition, à l'hiver 1750-51, en était de Contant, la décision revint au prince qui, parmi les plans soumis par l'architecte se décida pour ceux qui approcheraient le plus de la chapelle de Versailles.
La question de la difficile coexistence d'une tour avec une façade à la romaine fut contournée avec pragmatisme : la tour de l'église bâtie hors-oeuvre pouvait être reliée à la nouvelle église par la sacristie et traitée comme un campanile.
Contant publia en 1769, dans le recueil de ses Oeuvres d'architecture, un Projet proposé pour le portail de l'église St Vasnon à Condé en Flandres qui ne correspond pas à la façade réalisée. Dérivée des façades à l'italienne à deux niveaux couronnés par un fronton, l'élévation projetée était remarquable par le creusement de la travée centrale développé sur les deux niveaux. Cette publication semble faire de ce projet le favori de l'architecte. Cependant la réalisation fut plus canonique, par l'emploi de la superposition des ordres et l'équilibre rigoureux des horizontales et des verticales. Il est probable que s'exprima là le goût du prince de Croy.
La construction fut rapide. Le prince s'était déclaré à la tête de tout le détail de ces ouvrages, confiés au suivi du frère Louis. Du reste Contant ne passa à Condé que la seule journée du 20 décembre 1754. La démolition de l'ancienne église se déroula de la fin de l'année 1750 au début de 1751. La pose de la première pierre eut lieu le 27 mai 1751. A la fin de l'année 1753, l'édifice était couvert. Les travaux de sculpture les plus délicats tels le traitement des chapiteaux furent confiés au valenciennois Antoine Gilis (1702-1781). La bénédiction eut lieu le 21 décembre 1755.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, la mise en peinture polychrome de l'élévation intérieure et la pose de verrières colorées altérèrent le parti d'origine de clarté et de bichromie (noir et blanc). Les autres travaux menés sur l'édifice aux 19e et 20e siècles peuvent être considérés comme des restaurations ; ils principalement dûs à aux architectes Deleau (1810-1822), Alexandre Grimault (1848-1855), Louis Dutouquet (1860-1897), Henri Armbruster (1929-1930).
description La tour hors-oeuvre, de plan carré, est flanquée de contreforts d'angle placés en équerre. Elle est couverte par une flèche octogonale terminée par un bulbe et accompagnée sur ses angles de quatre petites flèches de même dessin. Le gros-oeuvre est constitué, au-delà des premières assises de grès, d'un appareil mixte de brique et pierre calcaire blanche.
L'église comporte 3 vaisseaux longitudinaux : un vaisseau central poursuivi par une abside semi-circulaire, des bas-côtés terminés par des murs plats à l'extérieur mais cintrés à l'intérieur.
Le premier niveau de l'élévation de la nef est constitué d'une colonnade d'ordre ionique dont les colonnes sont reliées par des platebandes ; le 1er niveau du choeur est scandé par des pilastres cannelés. Un entablement précède l'étage clair. Le voûtement consiste en une succession de voûtes en pendentifs, d'un profil déprimé dans les bas-côtés.
Le grès est employé pour le soubassement. La brique constitue l'essentiel de la maçonnerie y compris celle des voûtes appareillées. La pierre calcaire blanche d'Avesnes-le-Sec et Hordain a été retenue pour les encadrements, bandeaux et corniches des façades latérales et l'ensemble de la façade occidentale. On la retrouve à l'intérieur pour les pilastres du choeur et pour les éléments de supports horizontaux : platebandes de la colonnade et des bas-côtés, renforcées de tirants. Des ancrages et chaînages de fer raidissent tout l'édifice. La pierre calcaire bleue de Marbaix est utilisée pour les colonnes, leurs bases et chapiteaux. Toute l'élévation intérieure, originellement blanchie à la chaux à l'exception des colonnes relevées d'une coloration foncée, est revêtue d'une peinture polychrome.
La façade à la romaine s'élève sur deux niveaux articulés de pilastres d'ordre dorique au premier niveau, ionique au second. Le portail d'entrée est cantonné de colonnes cannelées en calcaire gris provenant de Bavay, qui supportent un entablement et un fronton curviligne. Deux baies éclairent les bas-côtés. L'étage supérieur correspond à la partie haute de la nef ; il ne comprend qu'une travée éclairé par une baie et est couronné d'un fronton triangulaire. Des ailerons à volutes assurent la transition visuelle entre les deux niveaux. Des pots-à-feu sont placés en amortissement.
L'inscription gravée sous l'entablement du portail est apocryphe.
plan plan allongé
étages 3 vaisseaux
gros-oeuvre brique ; calcaire ; appareil mixte ; grès
couverture (type) toit à longs pans ; croupe ; appentis ; flèche polygonale ; bulbe
couverture (matériau) ardoise
couvrement voûte en pendentifs ; en brique
propriété propriété de la commune
protection MH 1978/12/29 : classé MH
  Classement en totalité.
type d'étude inventaire topographique
rédacteur(s) Oger-Leurent Anita
référence IA59002066
  © Inventaire général
enquête 2011
date versement 2012/05/25
crédits photo Thibaut, Pierre - © Inventaire général, ADAGP
 
autre dossier dossier de protection
 
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Requête ((Nord) :LOCA )
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