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Réponse n° 1298

  Inventaire général du patrimoine culturel
édifice / site Place d'Armes, actuellement place Pierre-Delcourt
localisation Nord-Pas-de-Calais ; Nord ; Condé-sur-l'Escaut
aire d'étude Condé-sur-l'Escaut
lieu-dit Condé-sur-l'Escaut centre
adresse place Pierre-Delcourt
dénomination place
parties étudiées ensemble d'édifices derrière façade ; hôtel de ville ; maison ; ensemble d'édifices derrière façade ; corps de garde ; beffroi ; maison ; immeuble ; maison ; maison ; maison ; bureau de poste ; maison ; auberge ; maison ; maison
parties non étudiées hôtel de ville ; beffroi ; corps de garde ; bureau de poste ; maison ; immeuble
partie(s) étudiée(s)
époque de construction Moyen Age ; 4e quart 18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle
auteur(s) maître d'oeuvre inconnu
historique La place qui porte actuellement le nom de Pierre-Delcourt (place d'Armes aux 18e st 19e siècles) , était, sous l'Ancien Régime, par excellence la Grand'Place de Condé, les autres places, place Saint-Wasnon, sur le flanc de l'église paroissiale, place Rombault, devant la porte de Tournai, étant de bien moindres dimensions et la collégiale Notre-Dame se dressant au centre de ce qui deviendra la place Verte à l'issue de la Révolution.
Née sur le flanc de la voie de communication essentielle, la route de Valenciennes à Leuze (Belgique) , qui porta les noms de route royale puis impériale et enfin nationale 48 avant d'être déclassée en route départementale 935 (dans son parcours urbain, elle s'appelait traditionnellement Grande'Rue et emprunte maintenant, du sud au nord, les noms de rue Jean-Jaurès, rue de l'Escaut et rue Gambetta) , la Grand'Place était le lieu naturel du marché. La cave médiévale conservée sous la maison n° 33-35, lieu de stockage de marchandises sans doute lié à une fonction commerciale (auberge) , atteste l'ancienneté d'une activité préférentiellement située sur un axe majeur de circulation et de rencontre ; dans la perspective d'une analyse socio-économique, l'étude systématique des sous-sols des maisons de la place aurait sans doute permis d'affiner cette analyse. Il est par ailleurs significatif que les édifices du rang sud-est, dans leur implantation parcellaire ancienne, se soient étendus jusqu'au tracé du bras nord-ouest de la Haynette, avant le couvrement de celle-ci lors du 20e siècle.
Lieu publique par excellence, la Grand'Place était aussi le lieu où l'autorité municipale se devait d'être présente et visible : le beffroi, le corps de garde et l'hôtel-de-ville, reconstruits dans la deuxième moitié du 18e siècle, s'affichent comme des édifices-symboles du partage des pouvoirs urbains entre la municipalité, le seigneur et l'autorité régalienne. Pour les accompagner dignement, policer l'espace public et le faire correspondre aux critères de régularité qui participent à la qualité de l'urbanité du siècle des Lumières, une homogénéisation des demeures de la place avait été envisagée dès la fin du 18e siècle et fut systématisée au 19e siècle.
Quoiqu'on ne sache à peu près rien de l'élévation des demeures existant sur la place au 18e siècle, il est évident que la reconstruction de l'hôtel de ville (1773-1785) et des maisons qui lui sont mitoyennes selon les plans de l'ingénieur militaire Pierre-Louis du Buat, encouragée par le duc de Croy seigneur et gouverneur de la ville, s'imposa comme modèle des constructions futures. En effet, la composition de cet ensemble derrière façade, basée sur la présence d'un niveau de soubassement à arcades traité en bossages, subdivisé par un niveau d'entresol, surmonté de deux étages carrés - le premier plus développé que le second - inspire le Dessein arrêté pour la façade des maisons de la place de l'hôtel de ville de Condé paraphé par le duc de Croy dans les années 1780 (AC Condé-sur-l'Escaut, DD 18) , conforme par ailleurs aux élévations parisiennes contemporaines. Cependant, la mort du duc en 1784 ne permit pas l'aboutissement de ce projet et l'ébauche d'ordonnancement de la place adopta comme référence l'élévation du corps de garde. De fait, l'érection conjointe du beffroi et du corps de garde en 1788-89 sous la direction du corps du Génie militaire, généra la reconstruction concomitante des maisons voisines (n°2, 4 rue du Collège, 26, 22 place Pierre-Delcourt) , qui devaient répondre elles aussi à l'exigence d'alignement pour l'embellissement de cette place et, partant, forment avec ces édifices un ensemble originellement unitaire. L'hôtel de ville et le corps de garde se posent donc comme des éléments structurant le nouvel ordonnancement de la place d'Armes, d'autant plus pertinemment que l'hôtel de ville et les maisons qui l'accompagnent occupent tout le côté nord-est, le plus haut, calent la composition triangulaire de la place, et que l'ensemble du corps de garde et des maisons qui l'encadrent en forme le départ du rang nord-ouest.
A la suite de la Révolution, alors que la régularisation de la place demeure une préoccupation de l'édilité municipale, le parti de reconstruction subit quelques infléchissements, jalonnés, en 1821, par l'édification des maisons situées aux n° 18 et 20, qui font suite au corps de garde, puis dans les années 1840-1855, des édifices qui leur succèdent (n° 2 à 16). Ces constructions s'inscrivent dans le cadre de l'application du plan d'alignement du 9 avril 1823 (A.D. Nord, O.151.154) et du Règlement [municipal] sur les bâtiments du 24 mai 1834 (A.D. Nord O.151.192). Quoiqu'aucune prescription spécifique ne précise la manière de construire sur la place, le rang se conforme à un gabarit comparable à celui des maisons élevées en 1821.
Si cette obligation d'alignement au sol tend à être strictement appliquée (un défaut d'alignement, entre les n° 13 et 15-17, n'a cependant pas été corrigé) , le processus de régularisation des élévations ne présente pas le même aboutissement sur le rang sud-est ; y voisinent des édifices de différentes hauteurs et des caractères architecturaux très divers témoignant de reconstructions s'échelonnant du milieu du 19e siècle à la fin du siècle suivant.
description La place Pierre-Delcourt adopte une disposition de plan triangulaire commune à d'autres villes de la région telles Aire-sur-la-Lys et Auxi-le-Château ou encore, en Belgique, Tournai. Le petit côté du triangle y est occupé par un édifice public, l'hôtel de ville à Condé, Aire et Auxi, une église à Tournai. La présence d'un moins un édifice public est en effet constitutive d'une Grand'Place urbaine. A Condé se retrouvent l'hôtel de ville, le beffroi et un corps de garde. La Grand'Place est aussi un lieu de commerce (boutiques pérennes, marché) , irrigué par la présence d'un axe de circulation important ; à Condé, il s'agit de la route de Valenciennes à la Belgique.
L'habitat ne présente pas de caractères strictement homogènes. Sa physionomie actuelle répond cependant à une logique historique portant sur l'obligation d'alignement et le souhait de régularité des façades, appliquée de manière rigoureuse au rang nord-ouest.
L'élévation des maisons voisines du corps de garde (n°2, 4 rue du Collège, 26, 22 place Pierre-Delcourt) se conforme au modèle imposé par celui-ci en 1788-1789 et donne le ton du départ de ce rang : rez-de-chaussée aux ouvertures cintrées encadrées de bossages, surmonté de deux étages carrés aux baies rectangulaires barlongues, élévations unifiées par un enduit et des cordons et corniches filants, homogénéité des toits à longs pans. Les maisons qui font suite à l'ensemble du corps de garde et qui portent les n° 18 et 20 (1821) , tout en restant fidèles au principe de l'élévation à deux étages carrés, adoptent une élévation moins haute et surtout une articulation verticale par des pilastres d'ordre colossal. Les édifices qui leur succèdent entre 1840 et 1855 (n° 2 à 16) ont un gabarit comparable à celui des maisons précédentes, à cette réserve près que les niveaux des étages carrés ne concordent pas exactement avec ceux de ces dernières. Mais l'alignement rigoureux des façades, quelque soit le nombre de travées qu'elles comportent, des toitures à pignons couverts et de la disposition des lucarnes sur leur pente, la liaison horizontale de maison à maison par les cordons et corniches filants, l'uniformité des ouvertures rectangulaires barlongues, le soin apporté à l'enduit et à la modénature, en particulier aux encadrements de baies, manifestent la volonté systématique de créer un ensemble homogène. Au traitement de l'angle de la maison n° 26 dont une façade donne sur la rue du Collège, répond le retour en pan coupé vers la rue Saint-Christophe (1848-1849). Néanmoins, la maison située à l'intersection de la rue Saint-Christophe et de la rue au Beurre adopte une formule de compromis par la conformité d'une élévation à deux étages carrés nettement structurée par les mêmes lignes horizontales mais réfute le pan coupé, peut-être par imitation des maisons jouxtant l'hôtel de ville sur lesquelles elle s'aligne par-delà la rue.
Faisant suite à ce rang vers le sud-ouest, l'alignement des édifices rhabillé (1932, hôtel des postes) ou reconstruits au 20e siècle (vers 1950) situées entre les intersections de la place avec la rue du Collège et la rue Saint-Benoît est fidèle à l'élévation à deux étages carrés, à l'exception du n° 28, qui fait l'angle avec la rue du Collège.
Sur le rang sud-est, les maisons n° 5, 19, 23, 33-35 sont comparables aux constructions des années médianes du 19e siècle du rang nord-ouest, mais il se trouve aussi des constructions d'un gabarit différent, voire à un seul étage carré (n° 9, 15-17, 27, 37). Accentuant l'impression d'hétérogénéité, des façades de caractère très différent s'intercalent dans le linéaire, éclectique (n° 25) , Arts-déco (n° 27) , médiocre immeuble contemporain d'une architecture dite d'accompagnement (n° 29) , reconstruction à la suite de la Seconde Guerre mondiale (n° 39, 41, 45, qui, avant-guerre, avançaient en forte saille sur la place).
type d'étude inventaire topographique
rédacteur(s) Oger-Leurent Anita
référence IA59002795
  © Inventaire général
enquête 2007
date versement 2010/06/24
date mise à jour 2012/02/27
crédits photo Thibaut, Pierre - © Inventaire général, ADAGP
 
 
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Requête ((Nord) :LOCA )
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