historique
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Etroeungt est situé sur la route romaine de Reims à Bavay, la chaussée Brunehaut. Cette étape, nommée Duronum, située à douze lieues de Bavay, est généralement identifiée avec le hameau de Warpont. Des découvertes archéologiques attestent l'ancienneté du site : une tombe et son mobilier ont été mis au jour en 1819, ainsi que des témoignages d'habitat comprenant de la céramique sigillée lors du chantier du gazoduc en 1975. Un cimetière du haut Moyen Age a également été découvert en 1878 au hameau des Hayettes lors du nivellement d'un champ : 80 à 100 squelettes accompagnés de quelques armes et bijoux ont alors été exhumés. Au XIe siècle, le village d'Etroeungt est mentionné dans le polyptyque de l'abbaye de Lobbes sous le nom de Villa Strono, puis en 1104 sous celui de Struum et de 1150 à 1186 sous les noms de Stuen et Estruen. La terre d'Etroeungt a été donnée en 1212 à son frère puîné Bouchard par Gauthier II seigneur d'Avesnes qui la détacha de la terre d'Avesnes et lui adjoignit Féron et Larouillies. Un fort a été édifié sans doute à la fin du XIe siècle par Gossuin d'Oisy et ensuite occupé par Bouchard et sa femme, Marguerite de Constantinople. Il défendait le passage sur l'Helpe-Mineure. Mais en 1543, il est décrit comme ruiné, hormis une des dépendances, une grange encore attestée en 1754. Cependant il apparaît restauré - en 1566 pour Philippe de Croÿ - sur les Albums de Croÿ en 1598. Le village actuel se constitue sur un affleurement rocheux autour de l'église, elle-même attestée dès le XIIe siècle. La possession de l'autel est assurée à l'abbaye de Liessies par une charte de l'évêque de Reims en 1104. L'actuelle église Saint-Martin date de 1570 mais a été incendiée en 1744. La toiture, envolée à la suite d'une tempête, a été restaurée en 1774 et l'intérieur remis à neuf en 1854. Vers 1930, les bas-côtés sont prolongés jusqu'au niveau du clocher-porche. Au lieu-dit le Buffle, avait été aménagé au Moyen Age un étang artificiel associé à un moulin et à un vivier. L'étang a dû être abandonné après la destruction d'une forteresse le protégeant - la Pêcherie (?) ; il était de toute manière asséché en 1732. Les principaux hameaux d'Etroeungt sont documentés par les Albums de Croÿ à la fin du XVIe siècle : il s'agit de Cantraine, Cloussy, Grand-Bois, la Basse-Boulogne, la Folie, la Pairée, l'Arbroye, le Buffle, le Grand Tatimont, le Petit Tatimont, Orniaux, Petit-Bois, Quatre-Maisons, Roteleux, Tatimont, Touvent et Warpont. Etroeungt a laissé son nom à une couche géologique baptisée le strunien que l'on peut observer à la carrière de Haut-Lieu près d'Avesnes-sur-Helpe. Les statistiques du préfet Dieudonné publiées en 1810 mentionnent deux carrières de pierre de taille (brèche) , cinq de moellons et deux fours à chaux. En 1847 est signalée à Etroeungt la filature de laine Pecqueriaux.
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